samedi 21 avril 2018

Cash à l'eau (5)

"Cash à l'eau" permanent au détriment des usagers quand le "Savoir-faire" se perd !
Cash à l'eau ou surpresseurs au réservoir = source de revenus pour l'intervenant.
Des erreurs de conception on été relevées par la suite, normalement à la charge du maître d'oeuvre dans le cadre des garanties. Systématiquement les erreurs de conception font l'objet d'un devis de l'intervenant et sont à la charge de la régie d'eau, donc des usagers.

Petit historique des surpresseurs :

Afin de satisfaire quelques usagers "Eau potable" qui se plaignaient du manque de pression, la régie d'eau a investi dans une ligne de surpresseurs au réservoir.

  • Les plaintes provenaient principalement de certains usagers situés sur les hauteurs du village, d'autres, sensiblement dans la même configuration, n'avaient pas de problème. Sans  plus de vérifications, les plaignants ont eu gain de cause.
  • Une autre solution avait été envisagé, fournir gracieusement des surpresseurs individuels à ceux qui en feraient la demande, toujours sans plus de vérification.
  • Cette solution est portée au Schéma Directeur d'Eau Potable, également dans le PLU (Plan Local d'Urbanisme).
  • Il se trouve que le Conseil municipal (2008/2014) a émis un avis défavorable.
Le compromis a donc abouti à la ligne de trois surpresseurs au réservoir.
Certes, cette solution a des inconvénients sur une partie du réseau (en PVC) qui dépasse les 40 ans d'existence. Une surpression appliquée à un réseau fatigué augmente le risque de fuites. 
Par rapport aux surpresseurs individuels, l'avantage est de ne pas laisser prise à l'électoralisme via sur-presseur individuel gratuit sur simple demande.

Réglementairement, ce n'était pas une obligation, tous les usagers étaient alimentés en eau potable. De plus, certains usagers au point bas du village ont dû placer des limiteurs de pression afin de protéger leur installation et machines à laver.


Fonction des surpresseurs :
  • Cet ensemble a permis d'augmenter la pression dans le réseau d'eau potable de 0,9 bar, soit l'équivalent d'une élévation de hauteur du réservoir de 9 mètres.
  • Compte tenu du montant de l'opération, un maître d'oeuvre était nécessaire, l'intervenant , qui a réalisé l'installation, avait peut-être proposé ce maître d'oeuvre qui a établi le plan ci-contre à gauche.

Quelques incidents de fonctionnement :


  • Su plus tard, suite aux difficultés de remise en eau du réseau après une intervention, il est apparu que les purges d'air existantes ont été supprimées lors de la mise en place des surpresseurs. Vues les ratures sur le documents ci-dessus, il ressort que ce document n'est pas très professionnel pour un produit standard.
  • Entre autres, dans ce dispositif surpresseurs, présence d'un ballon réservoir de 200 litres sur le plan, sur site ce ballon est d'une capacité de 300 litres ? Soit !
  • Suite a un défaut, ou mauvaise utilisation, la vessie du ballon (réserve d'air amortisseuse) s'est déchirée après 2 ou 3 années de service, bien que cette vessie soit une pièce de rechange, c'est le ballon complet qui a été remplacé.
  • Ces derniers temps, ce ballon est mis en cause, ne remplirait pas son rôle ?

Afin de se rendre compte, le maire, l'employé municipal et ma personne sur invitation sommes allés voir sur place.

  • Sur le ballon, l'installateur a indiqué "700 grammes", soit 0,7 bar pour le gonflage de la vessie. La pression mesurée était de 1,4 bar ?
  • En l'absence de notice à disposition, j'ai conseillé de ne rien faire sinon appeler le commercial de l'intervenant. C'est ce qu'a fait le maire.
  • Réponse du commercial "On regarde ça lors de notre intervention de nettoyage du réservoir." Intervention qui a eu lieu le 18 avril 2018.
  • Deux jeunes de la société intervenante ont expliqué à l'adjoint délégué Eau que tous les ballons suivis par cette société intervenante étaient à gonfler à 3 bars ! ?
Je suis passé après l'adjoint, un des deux jeunes m'a fait savoir que tout avait été expliqué.
Ma réponse : "Parfait, quelle pression préconisez-vous ?" (A ce moment, j'ignorais le "3 bars pour tous".)
Confirmation du 3 bars avec démonstration à l'aide d'un manomètre.

Mes remarques :
  1. Savez-vous que la pression en sortie de surpresseurs n'est que de 0,9 bar ?
  2. Comment l'eau à 0,9 bar peut entrer dans une enceinte où la pression est de 3 bars ?
  3. Pour quelle raison, un de vos collègues a écrit 700 grammes sur le ballon ?
  4. Compte tenu de l'alimentation en eau du ballon par le bas, comment l'air emprisonné s'échappe ? Pas de réponse.
  5. Entre-temps, j'ai consulté Internet qui explique comment mettre en service ce ballon.
    Plusieurs sources disent la même chose : Gonflage en fonction de l'utilisation.
"Opération 2" du document fournisseur ne peut pas être plus claire :
Pression de gonflage = pression enclenchement 0,9 bar moins 0,2 bar soit 0,7 bar.
Les 700 grammes écrit sur le ballon correspond bien à notre configuration. 





J'ai informé ce jeune intervenant que cet échange de points de vue fera un objet d'article sur mon blog.


La teneur de nombreux articles concernant les problèmes rencontrés sur l'adduction d'eau potable peuvent laisser penser que je radote !
Malheureusement non.
  • Inexorablement le "savoir-faire" se perd.
  • Inexorablement, l'intervenant en profite pour faire du "Cash" à l'eau.
  • Des élus naïfs, voire inexpérimentés en affaire, n'empêche pas d'avoir un égo surdimensionné qui semble les aveugler. Absence de prise de décisions visant à faire corriger les erreurs de l'intervenant.
  • Des commerciaux, où semble-t-il, le principal objectif est le "Cash", la technique n'est plus un souci. Méthode commerciale bien comprise, un peu de brosse à reluire en faveur des élus aide bien, d'où un parallèle avec la fable du corbeau et du renard dans un article précédent.
Pour mémoire, "De mon temps" :
Dans une entreprise industrielle, parmi les fonctions, il y avait des commerciaux et des chargés d'affaires.
  • Les limites des fonctions étaient claires.
  • Les chargés d'affaires préparaient les dossiers d'études : devis, descriptifs, conception et suivi de fabrication, montage/installation en accord avec le cahier des charges du client.
  • Les commerciaux étaient là pour trouver des clients, vendre et négocier les devis, vendre et négocier les éventuels avenants (éléments demandés par le client non prévus au devis par exemple).
Le mélange des genres étaient reprochés par la direction et les clients, un chargé d'affaires n'avait pas à parler "argent", seulement proposer des solutions techniques qui répondent à la demande du client. 
Le prix était l'affaire du commercial, ou éventuellement du patron si le client rechignait.

De nos jours, les chargés d'affaires sont devenus commerciaux (vendre, vendre, faire du "Cash") au détriment de la technique. Ce dernier point doit fortement contribuer à la détérioration des prestations réalisées par les intervenants.


Image "pédagogique" de fonctionnement d'un ballon pour la route.
La vessie en bleu au centre du ballon est comparable à une chambre à air d'un ancien pneu automobile. Le pneu étant l'enveloppe, la partie vue par un observateur.
Ici, la fonction est inversée, il faudrait dire chambre à eau.
Air de gonflage est enfermé entre le pneu (enveloppe ballon visible) et la chambre à eau.
Si on gonfle à l'air à 3 bars, la vessie (chambre à eau) aura un volume très restreint.
Envoyer par dessous de l'eau à 0,9 bar, voire à 2,9 bar, remplira le peu d'espace disponible de la chambre à eau. En aucun le volume de la vessie augmentera pour prendre la forme d'un ballon de rugby comme à gauche de l'image.
Gonfler à 3 bars comme le propose l'intervenant rend le ballon inutile.

La fonction amortisseur pression au départ du réseau ne se fait plus.
La fonction réserve de 300 litres du ballon (gonflé à 0,7 bar dans notre application) sert également à supprimer les démarrages intempestifs des surpresseurs, donc ménager le matériel électromécanique des surpresseurs.




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