vendredi 21 février 2020

Info CITRE

Pour en savoir plus, site à visiter : http://www.citre-asso.org/

Photo issue de l'article du républicain ci-dessous






La société Bioviva est citée dans cet article : Lien pour connaître cette société :

vendredi 14 février 2020

Inauguration école

Inauguration de la nouvelle école de Vallabrix le 8 février 2020.




Photo : Thierry Allard / Objectif Gard


Après 135 ans de bons et loyaux services, l’école de Vallabrix, village de 430 habitants niché à quelques kilomètres d’Uzès, passe la main à un nouveau bâtiment.
La nouvelle école, située derrière la mairie du village, a été inaugurée samedi matin en présence notamment du préfet Didier Lauga, du président du Conseil départemental Denis Bouad et de nombreux habitants et enfants de la commune. L’ancien bâtiment devient une garderie et les élèves de Vallabrix et du village voisin de Saint-Hippolyte-de-Montaigu (les deux communes sont liées par un Syndicat intercommunal de regroupement pédagogique) vont donc désormais avoir classe dans une école conçue par l’architecte nîmois Jean-Michel Prohin.
Un architecte qui a conçu le bâtiment « en éventail, chaque salle est différente, avec très peu de couloirs, beaucoup de lumière », avec quatre classes sur 400 mètres carrés et un réfectoire. « Un espace lumineux et fonctionnel », résume le maire de Vallabrix, Bernard Rieu. Un maire qui souligne que les travaux ont été réalisés par « beaucoup de PME locales », mais aussi par les élèves du lycée des métiers d’art Guynemer, à Uzès, qui ont réalisé les ferronneries. Une école baptisée du nom de la navigatrice Isabelle Autissier, « une femme qui a accompli des exploits, qui est engagée dans des luttes », souligne l’adjointe Marie Truchet.
Une belle école pour les 70 élèves de maternelle et d’élémentaire des deux communes, et un projet de taille pour des petites communes comme Vallabrix et Saint-Hippolyte-de-Montaigu, 700 habitants à elles deux. En comptant l’école et le réfectoire, on arrive au montant d’1,3 millions d’euros, dont 653 000 euros de subventions de l’État, de la Région et du Département, comme le rappellera le maire de Saint-Hippolyte Bernard Barberi. Le reste à charge sera quant à lui assumé par les communes.
Photo : Thierry Allard / Objectif Gard
« Voir la mobilisation de tout un territoire pour une école, c’est une joie », se réjouit ensuite le directeur académique Laurent Noé, tout en s'attardant sur l’engagement de l’État et du personnel enseignant ainsi que la mutualisation des moyens mise en œuvre entre les deux villages. Le président du Département Denis Bouad insiste quant à lui sur l’ambition du projet et sur l’importance de l’infrastructure dans l’enseignement dès le plus jeune âge. Denis Bouad revient également, comme à son habitude, sur le soutien du Département aux communes.

Idem pour le vice-président de la Région Jean-Luc Gibelin, qui rappelle l’engagement du Conseil régional sur ce type d’investissements, et sur l’éducation aussi avant le lycée, qui est une de ses compétences. Enfin, le préfet du Gard Didier Lauga se félicite du « très bon travail fait ici. »
Thierry ALLARD

Discours du maire :  INAUGURATION
Monsieur le préfet du Gard, M. le président du conseil départemental, M. le conseiller régional, madame la conseillère départementale, M le directeur des services académiques, Madame la directrice déléguée aux formations professionnelles et techniques du lycée Guynemer, Monsieur l’inspecteur de l’éducation nationale, Mesdames les enseignantes, Mesdames les agents du SIRP, Mesdames et messieurs les maires, mesdames et monsieur les élus ; cher(e)s Vallabrixoises et Vallabrixois

En 1885, la commune de Vallabrix   qui comptait le même nombre d’habitants qu’aujourd’hui construisait l’école et la mairie située juste derrière ce nouveau bâtiment. 

Le village faisait un gros effort pour créer ces premiers locaux publics, il faut noter la qualité de ces constructions qui ont bien vieilli.

La mairie a été rénovée en 2014 et reste la maison commune. Quant au bâtiment de l’école, il ne correspondait plus aux besoins actuels.  Nous avons souhaité néanmoins lui conserver une utilité : il continuera à servir aux enfants puisqu’il va accueillir la garderie.

Aujourd’hui, 135 ans plus tard, la commune et le SIRP ont créé une nouvelle structure scolaire. La commune est le maître d’ouvrage de l’école, le syndicat porte la réalisation de la cantine.

 Cette école de 4 classes d’une superficie de 400 m2 représente un budget HT de 1 022 000 €, auquel s’ajoutent   divers avenants en cours de chantier pour avoir un bâtiment optimal. 
Les subventions qui se sont élevées à 422 097 € représentent 41,3% du coût, répartis comme suit :
-           298 729 € de l’Etat
-           123 368 € du département.

Je tiens à remercier l’Etat et le département de leurs contributions, sans lesquelles un tel projet n’aurait pu aboutir

Le reste à charge pour la commune est important mais c’est un choix, assumé dans notre village, de considérer les investissements pour l’éducation comme porteurs d’avenir pour notre pays.
Nous avons pu financer ce bâtiment par la vente d’actifs de la commune et grâce à une gestion rigoureuse de nos finances.  Nous avons contracté un emprunt de 300 k€, néanmoins la dette de la commune est très soutenable ce qui laisse des latitudes pour de futurs investissements.


Après mûre réflexion, la nouvelle école a finalement été implantée à proximité du foyer et de la mairie : c’est l’assurance de pouvoir créer une voie de desserte nécessaire à la sécurité qui a emporté la décision. Je tiens une nouvelle fois à remercier Irène, Pascale et Philippe François d’avoir accepté de céder 393 m2 de leur terrain. Sans ce geste pour la collectivité, nous n’aurions pas pu concrétiser le projet.

Le coût de la construction de la voie est de 94 243 €, subventionnée par la Région pour un montant de 21000 € et par le département au titre des amendes de police pour 19 904 €.
Sur cette infrastructure, le taux de subvention est de 43,9 % voisin de taux précédent pour l’école.

 En visitant les nouveaux locaux, vous serez séduits je crois, par la justesse des choix de l’architecte. Jean-Michel Prohin a su tirer parti de la déclivité du terrain, ajuster la nouvelle construction aux bâtiments existants, créer une surface importante très intégrée dans le tissu urbain. Les salles de classe sont ouvertes sur la nature, la cantine donne une vue sur la campagne de l’Uzège. Les enfants, les enseignants et le personnel du SIRP vont partager un espace lumineux et fonctionnel qui laisse place à la fantaisie.
Merci à Jean-Michel Prohin et à son cabinet d’avoir conçu ce projet architectural et d’avoir mené le chantier à bon terme avec les entreprises.
Ces entreprises, pour beaucoup, sont des PME locales.

J’ai suivi les travaux avec André Béteille et j’ai découvert la haute technicité des acteurs du bâtiment. On parle souvent de métier manuel dans ce secteur mais je crois qu’il faut associer les capacités intellectuelles et manuelles pour répondre aux exigences techniques des constructions d’aujourd’hui. Ce bâtiment est un concentré de technologie avec des centaines de mètres de câbles, de tuyaux, de capteurs.

-          M Laurent et ses équipes ont réalisé le gros œuvre en s’adaptant aux particularités du plan et en respectant les différentes normes notamment celles concernant les risques sismiques.
-          L’entreprise Rouméas a été chargée de la voirie et des réseaux.
-          L’entreprise Leclerc a réalisé de main de maître les travaux électriques.
-          L’entreprise Depasse a accompli un travail ferronnerie délicat, avec tous les décors originaux dessinés par M Prohin.
-          L’entreprise Rouméjon a su jongler avec les formes peu habituelles de certaines fenêtres.
-          L’entreprise Doc du Lino a fait un beau travail de tapisserie au sol notamment dans le hall d’entrée.
-          L’entreprise Monleau a réalisé les cloisons et l’entreprise Favand de St Quentin les plafonds ….
-          L’entreprise Monnier s’est chargée de la partie plomberie chauffage ….
-          L’entreprise BC Peinture a exécuté toutes les peinture et l’entreprise MCS Carrelage la partie carrelage    …
-          L’entreprise Chaaranne a réalisé les façades …
-          L’entreprise Neotech a traité les réseaux informatiques et les alarmes…
-          L’entreprise CFA ascenseur a mis en place l’ascenseur…
-          L’entreprise Etienne étanchéité de la capelle s’est chargé de l’étanchéité    
-          L’entreprise   Lauthier   Moussac a réalisé la voie de desserte

Merci aux entreprises pour la qualité de leurs interventions, et leur réactivité dans un calendrier toujours un peu bousculé.

Je voudrais enfin saluer le travail des élèves du lycée Guynemer d’Uzès qui avec l’aide de leurs professeurs ont réalisé les ferronneries que vous voyez derrière moi. La commande de la commune a mis en valeur leurs compétences. Je vous demande Madame la directrice de les féliciter pour leur implication et je vous remercie d’avoir accepté de participer à la construction de notre école.
Je crois qu’avec ce bâtiment, nous avons créé les conditions d’éducation optimales pour les enfants de notre regroupement pédagogique concentré qui rassemble saint Hippolyte de Montaigu et Vallabrix.

Je formule le vœu que cette nouvelle école ait la même longévité que la première école du village, que de nombreux enfants puissent s’y épanouir et prennent un bon départ dans la vie.

Je veux terminer en saluant l’implication de plusieurs personnes qui ont été indispensables pour finaliser ce projet : Tout d’abord, Dominique Stoffels, notre secrétaire de mairie qui a traité parfaitement les nombreux dossiers de ce chantier, ensuite, le groupe GPN qui a aménagé le jardin qui se situe à l’entrée de l’école, enfin les bénévoles qui nous ont aidés à déménager l’école hier soir.


Texte pour l’inauguration de l’école du 08/02/2020 de Marie Truchet, adjointe aux affaires scolaires.

« Choisir le nom d’une école n’est pas chose aisée. A travers ce choix, nous voulions transmettre un message, une idée, une conviction aux citoyens et citoyennes en devenir. Il fallait trouver quelqu’un au destin particulier, qui montre l’exemple, par ses actes et par ses pensées. Une personne qui défende ses convictions profondes, celles que l’on trouve au fond de soi.
Aujourd’hui, notre société est traversée par une préoccupation majeure : l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans ce contexte social, l’école de la République a pour finalité de garantir l’égalité entre les filles et les garçons, à l’heure où les stéréotypes de genres perdurent encore, et cela, même au sein des écoles.
 Pour exemple 78 % des couvertures d’ouvrages sont représentés par un personnage masculin, il y a deux fois plus de héros masculins que de héroïnes dans les histoires pour enfants. De plus, la plupart des écoles porte le nom d’un grand homme.
C’est pourquoi, à défaut d’un héros nous avons trouvé une héroïne.
Le choix, d’Isabelle Autissier, nous est apparu ambitieux. Cette navigatrice a accepté que son nom soit associé à l’école d’un village du Gard.
Quoi de mieux pour une école qu’un nom porteur de symboles : une femme qui accomplit des exploits, qui s’engage dans des luttes, une dame qui mène des combats sur l’égalité entre les êtres humains mais aussi sur un partage équilibré de la planète entre tous les êtres vivants.

C’est le message que nous souhaitons transmettre aux élèves qui fréquenteront l’école à Vallabrix. Nous comptons sur l’équipe enseignante pour faire découvrir aux enfants cette femme forte et courageuse, cette aventurière. Il s’agit donc de permettre à nos enfants de rêver, s’évader, de s’identifier à cette héroïne contemporaine. »


L’école (Poème rédigé par Hervé Depasse)



Les anciens ont connu l’école primaire

Pour eux ce n’était pas un calvaire
Ils apprenaient les mots du dictionnaire
Et toutes les formes de grammaire

Aujourd’hui une nouvelle école
Où chaque enfant prendra la parole
En lisant les textes sur la console
Ensuite la maîtresse fera le contrôle

Le nom est donné : Isabelle Autissier
L’école n’a pas la forme d’un voilier
Peut-être en montant l’escalier
On pourra le photographier

Le Groupe de Passionnés Nature
Participe désormais à l’aventure
Les bénévoles ont posé la structure
Le lierre va grimper sur l’armature.

Le Club Nature animera des sorties
Les oiseaux c’était la première partie
Les grands écoliers se sont investis
Ils ont fait aussi des acrobaties

Les plantes dans le petit jardin
Feront le plaisir des gamins
Ils dégusteront peut-être le raisin
Ou bien sentiront le romarin

Les élèves qui vont à la cantine
Auront le temps de lire une comptine
À ceux qui grignotent leur tartine
Et finissent par une clémentine

Tous mettront les déchets au composteur
Que les vers vont dévorer avec ardeur
Ainsi que les autres décomposeurs
Cétoines, fourmis, cloportes, tous bienfaiteurs

Notre école faute de matériaux écologiques
Nous avons des enseignantes dynamiques
Qui d’un coup de baguette magique
Transforment les cours pédagogiques.

Je souhaite aux enfants de bons moments
Que les parents soient admiratifs de leur talent
Dans l’école on apprend plutôt studieusement
Que l’avenir soit innovant, à tous bon vent.

Hervé DEPASSE
Article du Républicain.
Photo du Républicain




Photo du Républicain

vendredi 7 février 2020

Compost industriel

Suite à l'arrivage de moult camions de compost industriel destiné aux agriculteurs, je me suis posé des questions sur la provenance et la composition de ce compost.
Ce compost provient de la SEDE (filiale de Véolia), d'autres fournisseurs d'eau (Suez, Saur ...) disposent d'une filière de compostage.
D'autres industriels ou organismes genre Sivom (Syndicat Intercommunal à vocation multiple) disposent également de filières de compostage.

Le compostage industriel est un moyen de recycler les boues des stations d'épuration ou autres en les mélangeant à des déchets de végétaux (biomasse).
Ce mélange permet d'obtenir un compost acceptable pour l'agriculture. Le fait d'ajouter des déchets végétaux permet de réduire le % d'éléments polluants (résidus de médicament ou autres) et de rentrer dans les normes en vigueur.

Afin d'avoir des éléments le plus concrets possibles, j'ai sélectionné deux sites :

1) Paprec, entreprise d'élaboration de compost industriel dont le site explique clairement la méthode de compostage.

2) Article du site La Tribune au sujet du ministère de la transition écologique et solidaire qui souhaite interdire le mélange des boues et végétaux.


1) Site Paprec

https://www.paprec.com/fr/comprendre-recyclage/recyclage-infographie/traitement-boues-eaux-usees  (en fin d’article ci-dessous et sur ce site vidéo explicative)
Extrait du site :
Le traitement des boues des eaux usées
Chaque année, en France, plusieurs milliards de mètres cubes d’eaux usées sont générées par les activités humaines. Ces effluents doivent être gérés avant retour au milieu naturel. La station d’épuration collecte et traite ces eaux usées en produisant de l’eau, nettoyée ou épurée, et des « boues » qui sont des déchets.
Que deviennent les boues ?
Ces boues sont incinérées, placées en décharge, ou directement épandues sur des sols agricoles. Mais ces méthodes présentent de nombreux inconvénients pour l’environnement. Chez AES, nous proposons une solution de compostage, qui valorise ces déchets organiques en amendement bénéfiques pour les sols.
Le processus
Tout commence par la récupération puis, l’acheminement des boues vers une de nos plateformes. Là, chaque benne est enregistrée pour assurer la traçabilité des déchets tout au long du processus. Le compostage peut alors commencer.

Les boues sont mélangées avec de la biomasse en respectant un dosage précis assurant un bon rapport Carbone/Azote. Le processus de fermentation commence. Les micro-organismes dégradent la matière organique. Ce processus est accéléré par le système d’aération. La température s’élève jusqu’à 70°, ce qui assainit la matière. En effet, les agents pathogènes ne survivent pas à cette chaleur.

La phase de maturation voit la matière organique être dégradée jusqu’à être transformée en humus. Le criblage fonctionne comme un tamis et sépare le compost fini des éléments trop gros. Afin de limiter au maximum l'impact environnemental de notre activité, toutes les installations d'AES sont couvertes et désodorisées.
Le retour à la terre
Notre implication environnementale est illustrée par la certification ISO 14001 de nos sites. Les agriculteurs accompagnés par AES bénéficient d’un compost qui va remplacer avantageusement l’engrais chimique. Le compost, riche en matières organiques carbonées enrichit le sol en carbone et évite les émissions de CO2 vers l’atmosphère.

La structure du sol est améliorée, la terre est enrichie, revitalisée. Les terres agricoles restent fertiles. Leur produit est la base de notre alimentation. Le cycle peut recommencer. La valorisation des déchets par le compostage s'inscrit dans un cercle vertueux contribuant à préserver notre planète.
Lien vers le vidéo : https://youtu.be/XwFhPLLykx0

2) Site La tribune (Controverse)



Le ministère de la transition écologique et solidaire souhaite interdire le mélange des boues et des déchets verts. Selon les professionnels, cela signerait la mort d'une filière vertueuse de valorisation.
C'est la filière de valorisation la plus vertueuse des boues d'épuration qui est menacée de disparition, dénoncent les collectivités territoriales et les professionnels du recyclage et de l'eau. Transposant une directive européenne, le ministère de la transition écologique et solidaire remet en effet en cause le mélange de ces boues avec les déchets verts (feuilles d'arbres, branches, fleurs fanées...) pour produire du compost.
Sur les dix millions de tonnes de boues d'épuration produites chaque année en France, trois millions sont aujourd'hui valorisées de cette manière. Riche en potassium, phosphates, azote et matière organique, ce compost est ensuite vendu aux agriculteurs pour nourrir leurs sols. Et permet de réduire l'utilisation d'engrais chimiques, ainsi que de limiter l'érosion des sols, explique Sabine Houot, directrice de recherche au sein de l'INRA (Institut national de la recherche agronomique). "Bien qu'encore limitée à 1% de la surface agricole utile, le compost contribue aussi à l'objectif de 4 pour 1000", souligne-t-elle. C'est-à-dire d'un taux de croissance annuel de 0,4% des stocks de carbone dans les premiers 30 à 40 cm des sols, une initiative lancée par la France en 2015 et censée participer à la réduction des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

La crainte d'une contamination des produits agricoles

La "directive déchets" adoptée en 2018 par l'Union européenne, telle qu'interprétée par le ministère de la transition écologique et solidaire, remet toutefois en cause le mélange de ces boues avec les déchets verts issus du tri des collectivités territoriales et des ménages. Et l'article 10 ter du projet de loi relatif au gaspillage et à l'économie circulaire, introduit par le Sénat afin de transposer sur ce point la directive, ne suffit pas lever les doutes sur la légitimité d'un tel mélange, estime Anne-Valérie Goulard, présidente du collège valorisation biologique de la Fnade (Fédération nationale des activités de la dépollution et de l'environnement).
L'approche du ministère de la transition écologique et solidaire vise notamment à garantir la parfaite traçabilité du compost utilisé par les agriculteurs, afin aussi de répondre à la demande croissante des consommateurs de davantage de transparence sur l'origine et la qualité de leurs aliments. Les boues d'épuration sont en effets susceptibles de contenir des résidus de médicaments ainsi que d'autres polluants. Et en cas de contamination de produits agricoles, l'agriculteur risque aujourd'hui d'être désigné comme le seul responsable, reconnaît Sylviane Oberlé, chargée de mission prévention des pollutions chez l'Association des maires de France (AMF).
"Mais en France, la présence de micro-polluants dans les boues est largement conforme à la concentration réglementaire. Et la fermentation du compost divise justement par cinq la présence de résidus de médicaments, dont on ne trouve ensuite quasiment aucune trace dans les sols", souligne Sabine Houot.
Le risque de contaminants n'est d'ailleurs pas moins important pour les effluents d'élevage, qui représentent aujourd'hui la large majorité des matières qui retournent au sol.

L'équilibre économique de la filière menacé

Le ministère de la transition écologique et solidaire s'inquiète également de l'avenir de la collecte sélective des déchets organiques des ménages, qui aujourd'hui concerne à peine 10% de la population française, mais qui selon la même directive de l'UE devra couvrir l'ensemble du pays avant la fin 2023. Pour en obtenir du compost, ces déchets organiques devront aussi être mélangés aux déchets verts. "Mais même si leur collecte devait atteindre son maximum, il n'y aura pas suffisamment de déchets verts [lesquels représentent aujourd'hui 7 millions de tonnes, NDLR] pour permettre le compostage des déchets organiques des ménages et celui des boues", affirme Sabine Houot. D'où une forme de concurrence... sans compter la promesse implicite aux citoyens de "ne pas remélanger" les déchets qu'ils auront triés.
Résultat : "les collectivités se retrouvent avec leurs boues sur les bras", résume Sylviane Oberlé. Dans la meilleure des hypothèses, elles pourraient juste être contraintes d'utiliser d'autres "déchets structurants" à la place des déchets verts : des résidus de bois ou de la paille par exemple. "Mais la qualité du compost issu des boues serait inférieure", souligne Hubert Brunet, président du Syprea (Syndicat des professionnels du recyclage en agriculture). Ce qui mettrait en danger l'équilibre économique de la filière, qui se rémunère par le prix du service de récupération des boues offert aux professionnels de l'eau, mais aussi par la vente du compost.
Les boues d'épuration devenues non compostables pourraient aussi venir s'additionner aux 4 millions de tonnes aujourd'hui épandues sur les sols. Plus riches en azote, elles le sont toutefois aussi en résidus médicamenteux et micro polluants, et moins en matière organique, rappelle Sabine Houot. En raison de précédents d'utilisation douteux et de leur odeur, elles sont aussi moins facilement acceptées par les riverains, alors qu'il y a une véritable demande de compost, souligne Dominique Philippe, agriculteur et directeur de la plateforme de compostage Brie Compost. Dernière possibilité : l'incinération, qui aujourd'hui concerne déjà 3 millions de tonnes de boues, mais qui en détruit le potentiel organique.

Principe de précaution ou obligation de résultat ?

"Le principe de précaution est nécessaire, mais à côté des risques, il faut également évaluer les bénéfices", plaide alors Anne-Valérie Goulard, qui voudrait que la loi autorise explicitement le mélange des boues avec les déchets verts à des fins de compostage. "C'est la conformité du compost aux normes sanitaires qui doit primer", ajoute Philippe Maillard, à la tête de la Fnade. Celle-ci a constitué une "task force" afin de faire pression sur les parlementaires devant examiner en novembre le projet de loi relatif au gaspillage et à l'économie circulaire. Pour Sylviane Oberlé, la "conception pas forcément fausse, mais orientée idéologiquement, du ministère" risque d'ailleurs d'empêcher la construction d'une filière économiquement viable de valorisation des déchets organiques : "des gisements isolés les uns des autres seront trop petits pour favoriser les économies d'échelle qui seules peuvent justifier des investissements". Les bio déchets des ménages auraient alors comme seule issue le compostage de quartier...
"Il faut néanmoins que le cadre normatif concernant la présence et les contrôles de contaminants soit étoffé", reconnaît Sabine Houot, qui évoque également l'opportunité de généraliser le contrôle de qualité des composts par des organismes publics, déjà présents dans certaines régions. Afin d'éviter les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports, "le compostage des boues a un sens lorsqu'il existe une plateforme de proximité", ajoute Dominique Philippe. Pour susciter la confiance, les professionnels promettent par ailleurs des engagements volontaires : "En matière de traçabilité, nous sommes prêts à étendre au compost le suivi décennal aujourd'hui assuré seulement dans le cas d'épandage direct des boues", ajoute Anne-Valérie Goulard. Mais le prix du risque zéro serait alors finalement payé par les consommateurs, note Dominique Philippe.
Pas simple de concilier activités humaines et respect de l'environnement ?

Pour mémoire :
https://vallabrixbm.blogspot.com/2018/05/composte-methanisation.html

A petite échelle, pour un potager, le broyat de végétaux dont la provenance est connue ou  la pratique du paillage épais (feuilles, paille ou foin) me parait plus sain que l'utilisation de composts industriels. Et, qui plus est, "méthode du potager du paresseux".
https://vallabrixbm.blogspot.com/2019/03/potager-du-paresseux.html
Prochaine expérience : "Plantation" pommes de terre posées au sol + paillage 15/20 cm. Sans butter. ...