vendredi 25 septembre 2020

Betteraves

Photo issue de l'article
Des insecticides autorisés à revenir dans les champs de betteraves.

Article ci-dessous paru le 8 août 2020 dans Médiapart.

Difficile de faire la part des choses ?

En contradiction avec l'article du 28 août 2020 sur la biodiversité.

Mais va dans le sens de : "Les paysans vont sauver le monde" de Sylvie Brunel, article du 11 septembre 2020.






vendredi 18 septembre 2020

Sécheresse

Photo dans l'article de Médiapart







Ci-dessous "Copier-coller" d'un article de Médiapart au sujet de la sécheresse pour le monde agricole.





Essai lisibilité pour 13 novembre 2020




vendredi 11 septembre 2020

Les Paysans

Ou la 3ème révolution agricole par Sylvie Brunel

Résumé en suivant l’ordre des chapitres

Résumé immanquablement lié à la sensibilité de chacun, il ne remplacera pas la lecture de ce livre pour se forger une opinion personnelle. (En rouge, ajouts d’opportunité MV.)

1.    Ceux qui nous nous nourrissent tienne notre avenir entre leurs mains

Réalisons-nous tout ce que nous devons à nos paysans ?
Nous les maltraitons, ignorons, méprisons, pourtant ils nous nourrissent, ils façonnent la nature.
En 2050, le monde sera composé majoritairement d’urbains, 2 sur 3. Actuellement les paysans représentent la moitié du monde, deviendront minoritaires et devaient nourrir 10 milliards de personnes.
Marcher pour le climat, c’est marcher pour l’agriculture.
Chaque jour, de nouveaux bio agresseurs apparaissent dans le monde. Se résigner à mourir de faim ou faire confiance à ceux qui nous nourrissent ?
Rien ne remplace le bon paysan, un monde sans paysan ne sera pas viable.
La troisième révolution agricole se fera avec et par les paysans, pas sans eux, ni contre eux.


2.    Nourrir l’humanité en protégeant la planète

Près d’un milliard de personnes souffrent toujours de faim.
La démographie, multiplication des crises climatiques rendent la question plus aigüe.
Sommes-nous prêts, nous qui rêvons de bonnes vieilles fermes, bio, semences paysannes, circuits courts. … Ils ont leur place, mais pas suffisants.
En France, neuf dixièmes vient de l’agriculture industrielle, trois quarts des achats alimentaires en grande surface.
Se replier sur le local serait risqué ? La sécurité alimentaire repose sur des échanges afin de pallier aux aléas climatiques.
Il faut inventer des solutions nourricières pour demain. Les solutions d’hier prêtes l’emploi sont remises en question. Il faut investir massivement dans la recherche.
La troisième révolution agricole doit réconcilier l’écologie, l’agronomie, l’économie et le social, la ferme et la firme.

Une question agricole stratégique : les six F
Nourrir la planète (food), nourrir les animaux qui nourrissent les hommes (feed), respecter, voire créer de la biodiversité (forest), verdir la chimie (fiber), et l’énergie (fuel), avec des ressources renouvelables, réparer la planète (fix).

3.    Continuer à produire et à échanger

« Les sept (sur dix ?) plaies d’Egypte nous guettent toujours. »
Certes, nous vivons dans un monde d’abondance pour ceux qui peuvent acheter à manger.
La peste porcine tue des millions de porcs en Chine sans provoquer de désastre, la Chine a les moyens de pallier à ce problème, dont via producteurs bretons qui ont longtemps souffert des prix déprimés par une concurrence déloyale.
Si la Chine peut importer, c’est parce que le monde produit suffisamment.

Subsistent 820 millions de malnutris et 2,5 milliards manquent de nutriments essentiels.
La faim silencieuse liée au pouvoir d’achat insuffisant peut prendre le visage de l’obésité.
Les risques les plus faibles se situe en Israël, suivi par la France, l’Espagne et le Japon.
La France a l’une des agricultures la plus sûre.
Revenir à une agriculture d’avant ? Vers de la pomme, lait tourné ou trop gras, pain moisi, l’ergot. Ergot ou « feu de St Antoine », peut-être à l’origine d’une tragédie à Pont St-Esprit en 1951.

Mieux avant ?
Les pénuries régulières obligeaient le stockage de sucre, farine, pâtes et conserves. 1954, Mendès France impose un verre de lait aux petits français, à l’époque la gnole était censé donner des forces. …
Faible diversité alimentaire encore dans les années 1970.
Tout se passe comme si les classes aisées l’avaient totalement oublié.
Le consommateur (aisé) plébiscite la vente directe plutôt que l’hypermarché, mais généraliser en bannissant l’agriculture conventionnelle conduirait à la malnutrition.
« L’agriculture biologique, l’agroécologie, et surtout la permaculture suscite un engouement à la mesure de la méconnaissance qui l’entoure. » Est-ce suffisant pour nourrir le monde urbain ?
Elevage intensif adopté après-guerre pour nourrir des populations affamées est dénoncé, mais ne pas tout mettre sur le même plan, pour certains éleveurs, le bien-être de leurs animaux conditionne leur propre bien-être, ne détruisons pas tout !
La faim d’aujourd’hui
Même en France, la faim se fait plus discrète, 9 millions de personnes n’ont pas trois repas équilibrés par jour.
Dans l’histoire de l’humanité, la famine a toujours été une arme majeure.
Des révoltes frumentaires partout dans le monde, plus de 30 pays les ont vécus en 2007/2008.
Quand la Chine se reverdit. …
Le défi alimentaire nous menace, la Chine le sait. La Chine mise sur un gigantesque programme, la route de la soie. Elle achète des terres, des firmes stratégiques partout, profitant de notre opposition aux pesticides, elle prend possession de leurs fabricants.
Xi Jinping qui veut devenir empereur a connu la misère des campagnes au temps de la Révolution culturelle.
Le rôle essentiel des grandes cultures
Continuer d’augmenter les disponibilités alimentaires, améliorer la qualité alimentaire et sanitaire est un impératif. Ceux qui ont faim sont ceux qui n’ont pas de pouvoir d’achat dans un monde d’abondance. En augmentant les quantités disponibles ont fait baisser les prix.
En France, elles stockent un quart du carbone capté dans le sol, ce qui peut être amélioré par des haies et arbres entre les parcelles, et généralisation des cultures intermédiaires pièges à nitrate.
Les filières céréalières s’interrogent sur les moyens de renforcer leurs services écologiques.
Un ha de maïs produit 15 tonnes de nourriture quand il est bien géré, sans abîmer la planète, sans épuiser le sol et nuire à la biodiversité.
On entretient les sols par des rotations intelligentes de cultures, fertilisant à base d’engrais verts, ou fumure organique quand on est bio.
En bannissant l’élevage, on bannirait les engrais organiques ce qui compliquerait l’agriculture bio.
L’erreur de l’empreinte écologique
Des indicateurs comme l’empreinte écologique sous-estiment la capacité des civilisations à inventer des systèmes résilients et régénératifs.
Entre 1950 et 2010, la production mondiale a été multipliée par 3,5, mais les terres cultivées n’ont progressé que de 13 % (multipliée par 1,13) ! Maïsiculture, riziculture, légumineuses, vergers, prairies. … fournissent des quantités importantes de nourriture sans épuiser les sols.
Ne jamais oublier les paysans
Pour moderniser l’agriculture et susciter la prospérité dans les campagnes, la recette est connue, l’Etat doit avoir la volonté d’investir dans l’agriculture familiale paysanne, dont la formation.
Partout où on leur donne les moyens, les paysans sont en train de sauver le monde.
La Grande Muraille verte
Baobabs, palmiers, nérés, karités, acacias conservent leur feuillage en saison sèche, fixe l’azote dans le sol, nourrissent les troupeaux.
Pour assurer la transition écologique, de bonnes semences
Le premier savoir du paysan n’est-il pas d’être climato-intelligent, ne serait-ce que pour préserver son outil de travail ? Ce sont les moyens qui manquent, pas l’ingéniosité.
L’accès à de bonnes semences demeure un impératif crucial. Il faut de longues années pour améliorer les plantes cultivées.
Le maïs est un bon exemple, semence traditionnelle 1,6 tonnes/ha, hybride 10 tonnes/ha.
Le catalogue semencier français en compte près de 2 000 variétés !
Beaucoup d’étudiants travaillent l’été à la castration du maïs.
Les fabricants de semences ne sont pas que des multinationales, mais aussi des entreprises familiales. Les semenciers travaillent de plus en plus sur de nouveaux critères, pas seulement la productivité, sur les ravageurs comme hier, aussi sur l’adaptation au changement climatique.
En France, des mouvements écolos accusent les hybrides de bien des maux. …
Le génie génétique, une nécessité

Aujourd’hui, le monde entier investi dans le génie génétique pour faire face aux défis environnementaux.
L’hypocrisie
Le Bt, (Bacillus thuringiensis), est une bactérie insecticide très répandue dans la nature, identifiée depuis un siècle. Introduit dans le Maïs, devient l’un des chevaux de bataille des ONG. (Têtes de mort, champs dévastés.)
Aujourd’hui le Bt est présent en jardinerie, présenté comme écolo.
Les agriculteurs espagnols et portugais ont le droit de cultiver du maïs Bt, moins d’insecticides, moins de fioul. …
Ne soyons pas hypocrites, faucher les champs qui testent les nouvelles variétés, détruire les labos qui les étudient, c’est agir contre l’intérêt de la biodiversité.
Aujourd’hui, le consensus anti-OGM s’effrite chez les écolos, notamment chez les Verts allemands.
Miracle de la semence
 Croire que nous allons perdre l’infinie diversité du vivant relève du fantasme. La sélection variétale a toujours été le pilier de l’agriculture depuis le néolithique.
Sans bonne plantes, sans bonnes semences, il ne peut y avoir une troisième révolution agricole.


4.    Du productivisme à l’écologisme

La troisième révolution agricole est bien différente des deux premières, qui furent d’abord d’augmenter la production.

Les deux premières révolutions agricoles
L’auteure retrace l’historique de ces deux premières révolutions.
Aux 18ème et 19ème siècle première révolution.
Le seconde se produit après la seconde guerre mondiale grâce au plan Marshall. … Puis la Politique Agricole Commune (PAC). …
La modernisation triomphante permet d’en finir avec la pénibilité. …
L’auteure conclut au sujet de la seconde révolution :
Cette politique agricole volontarisme, si bien qu’au tournant des années 1980 la surproduction, fait s’effondrer les prix. Mise en place des quotas, financement de jachères, détruire des montagnes de beurre, de lait, de fruits, conquérir de nouveaux marchés.
La prise de conscience écologique
La fin de la guerre froide en 1991 voit naître un espace mondial et l’apparition de nouveaux géants économiques. … Et nouvelles inquiétudes centrées sur la question environnementale.
Le premier sommet des Nations unies (juin 1992) accouche d’une déclaration sur les forêts, et de trois conventions environnementales : - Changement climatique, - Biodiversité et – Désertification.
Pour l’agriculture, le grand crédo du libéralisme sonne le glas des protections européennes, fin des quotas, ouverture des marchés.
Avec l’ouverture de l’Inde en 1991 et montée en puissance de la Chine, les ONG environnementales sortent de leur niche anglo-saxonne et deviennent des agents au niveau mondial.
Pour émouvoir et mobiliser, il faut crier au désastre. … La lutte contre la faim passe au second plan.
De nouvelles attentes

Les agriculteurs ont relevé le défi de la sécurité alimentaire, tous les acquis passés : oubliés !
Chauffé à blanc par l’émotion écologique, le citadin hait produits standardisés, certes, parfois affadis, nostalgie des fermes d’antan. …
La nature bénéficie d’une vénération sans limite. …
La modernité technicienne s’arroge droit et pouvoir de réécrire l’inscription de l’humanité sur la terre. La technique, le progrès, la science ont suscité la peur.
Plus notre niveau social est élevé, plus on aime la nature.
Transparence, traçabilité, authenticité deviennent des maîtres mots de l’alimentation.
Les discours deviennent de plus en plus virulents.
Les arbres suscitent une fascination croissante, les forestiers vivent des jours difficiles.
Toute forêt est perçue comme bénéfique, même pour les déprises rurales où les broussailles et taillis sont source d’incendie. Mais seules les forêts jeunes entretenues sont efficientes pour transformer le CO2 en oxygène.
Aujourd’hui, Ecologie = Nature. …
Pourtant, un paysage cultiver avec intelligence est bien plus efficace écologiquement.
Nos paysages sont d’abord et avant tout un héritage façonné par les paysans.
Tous ces paysages magnifiques sont le pur produit de l’ingéniosité humaine. (Forêts des Landes, des Cévennes, marais poitevin, la Dombes, la Camargue « sauvage ».)
La montée des peurs
 Les pesticides deviennent l’ennemi à abattre. Le « c’était mieux avant » toujours et partout.
Peur de l’empoisonnement, des pollutions, pénurie d’eau, changement climatique. …
En France la mobilisation citoyenne atteint un tel niveau que le gouvernement en rajoute pour conquérir électorat cultivé des villes. Ceci au détriment de l’agriculture française face à ses voisins européens.
Un productivisme haï
Le monde agricole sauveur il y a quelques années devient empoisonneur et pollueur. Renversement incroyable de l’opinion publique. Le mot « traiter » est toxique pour les plantes et les animaux, n’est pas toxique pour les humains quand ils sont malades.
Le gouvernement mise sur le bio et agroécologie, pas si simple du point de vue faisabilité.
Multiplication des impasses techniques, on ne sait plus protéger le colza, les abricots, les cerises.
Suspicion des voisins sans limites, même pour le bio quand ils veulent ouvrir un poulailler en plein air, sauver des plantes avec un pulvérisateur, utiliser des chevaux qui attirent des mouches.
Les gâtés (les cavés ?) s’inventent des interdits, la mode du « sans ». …
Les industriels exploitent de nouveaux marchés avec des aliments exotiques parés de toutes les vertus.
Le discours simpliste, la nature souffre, l’homme est mauvais et l’agriculteur encore pire, fait recette.
Une France dont l’agriculture souffre
En Europe, en France, où la nourriture a cessé d’être stratégique, on se « désagriculturalise » comme nous nous sommes désindustrialisés.
Contradictions, d’un côté augmentation de la forêt suite à la déprise agricole en France, de l’autre importations de nourritures liées aux déforestations en Amazonie ou Asie du Sud-Est.
En 2014, sanctions contre la Russie à cause de l’annexion de la Crimée pénalisant les agriculteurs, réconciliation cinq ans plus tard avec Poutine, entretemps Russie devenu 1er exportateur mondial de blé.
Selon un hebdomadaire anglais, l’agriculture familiale française (exploitation 80 ha ou cheptel bovins 50) occupe la 1ère place au monde en terme de durabilité des systèmes alimentaires.
Les éleveurs se découragent, la France se céréalise, ce n’est pas forcément meilleur pour l’agriculteur. Chaque territoire a ses atouts dont les zones défavorisées de montagne qu’il faut aider.
La ferme France avec sa diversité de production (450 AOP, des labels rouges), détient le record mondial des signes qualité, mise à mal par la contestation de sa propre population et la concurrence via traités internationaux (CETA, Mercosur).
Perdre des marchés, et importer de plus en plus n’est pas un modèle durable.


5.    La nécessité de conserver une agriculture compétitive

Tous les paysans du monde ont besoin de vendre pour dégager de la trésorerie.
En Chine, des millions de paysans sont sortis de la pauvreté grâce au e-commerce.
Des normes sanitaires impitoyables
Exemple Lubrizol près de Rouen en octobre 2019, les fumées toxiques ont été un drame pour les maraichers et éleveurs, notamment pour le bio où les produits ont été détruits, suivie d’une perte de confiance des clients.
Les producteurs conventionnels s’en sont mieux sortis via les coopératives mieux armées. En contrepartie, ces coopératives imposent aux producteurs des normes strictes de qualité.
Il en va de même pour les gros importateurs de céréales (dont Maghreb), le blé doit obéir à des cahiers des charges redoutables. En cas de non-conformité la marchandise est refusée.
Les Etats Unis (et la Chine) protègent leur agriculture (et leurs économies) via contrôles sanitaires zélés.
Dépendre de la nature et des marchés
Prix trop bas, débouchés incertains, l’arboriculteur n’organise pas la récolte qui serait à perte.
La météo (grêle ou canicule) peut détruire la récolte.
Aucune profession n’est aussi dépendante de la nature et des marchés.
Parfois le paysan reçoit peu et longtemps après, sauf quand il est défendu par une coopérative.
En France la loi EGALIM d’octobre 2018, censée permettre aux producteurs d’être payés selon le coût de production a d’abord favorisée la grande distribution. Les hypers en profitent pour réenchérir les fruits et légumes dont le bio, la grande victime, les Gilets jaunes l’ont montré, le consommateur défavorisé.
Des distorsions préjudiciables
Les quatre centrales d’achat de la grande distribution imposent leurs prix aux producteurs.
Avec un double étiquetage (prix d’achat / prix de vente), le consommateur verrait où se produit la culbute.
Coût de la main-d’œuvre française plus élevée par rapport aux autres pays européens, composer avec la libéralisation des marchés devient difficile.
Non cité dans le livre, le scandale des entreprises d’intérim pour saisonniers, (esclavage moderne) enquêtes journalistiques en cours (mi-juillet 2020) au niveau européen.
Une entreprise espagnole d’intérim saisonniers avec quelques clients dans le Gard soupçonnée de fraudes sociales estimées à 112 M€.
Une entreprise agricole landaise, reine de la carotte bio sur une exploitation de 1 500 ha, où les conditions de travail des saisonniers seraient horribles, chiffre d’affaire 47 M€ en 2017, subsides européens 360 K€ en 2018. Pour cette dernière, nous sommes loin de l’agriculture familiale française superficie 80 ha !
L’Europe fermait les yeux sur cet aspect « dumping social » pour rester correct ! ?.

Nourrir les régions structurellement déficitaires
Le fait que la France dévisse en matière agricole sur les marchés mondiaux n’inquiète nullement une « autre » agriculture. Pour eux la vocation de l’Hexagone n’est pas de nourrir le monde. La réalité est plus complexe. … Exporter permet de maintenir une agriculture compétitive et de qualité.
Le ventre de Paris

Trois quarts des achats se font en grande surface, si la Bretagne généralisait les circuits courts, elle ne pourrait écouler que 7% de sa production, de quoi vivraient ses agriculteurs, le reste du pays puisque la Bretagne nourrit un français sur trois.
A l’inverse, circuits courts en Ile de France, seulement 6 % des besoins produits localement.
Production locale 240 000 tonnes de fruits et légumes, besoin 2 millions de tonnes.
Ou comme Causses, épiceries fines, lancées en 2017 par Alix Roux de Bézieux après une carrière dans la finance, ne peuvent trouvées une clientèle que dans les quartiers très aisés et branchés.


6.    La vente directe et les circuits courts, oui. … mais jusqu’où ?

Vendre ce qu’on produit soi-même, exalter la fierté du producteur, c’est un mouvement universel face à l’industrialisation mondiale de l’alimentation.
En Corée du Sud, aux Emirats arabe unis, les consommateurs sont prêts à payer plus cher les produits locaux.
La renaissance d’une agriculture de terroir
La France aime sa gastronomie, le tourisme à la ferme s’envole.
Des exemples intéressants ne manquent pas.
L’agriculture se disneylandise, elle attire les jeunes qui ont envie de se lancer dans un projet personnel.
Soit ils reprennent et réinventent la ferme familiale, soit viennent des grandes villes après avoir fait des études classiques, non gastronomiques, réinventer la ruralité, faire revivre un village vidé par l’exode rurale.
Parfois de belles réussites à encourager et à reproduire.
Des modèles fragiles
En France, comme dans toute l’Europe on réinvente le pays du Père Noël.
Beaucoup d’énergie nécessaire souvent non rémunérée, la cueillette à la ferme fonctionne quand la météo est bonne, quand il pleut, absence de clients, les fruits et légumes à point sont perdus.
Aucun agriculteur ne peut compter uniquement que sur les débouchés locaux. Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier !
Monter en gamme, vendre cher des produits locaux
C’est seulement dans les grandes villes où l’on peut trouver les classes moyennes supérieures prêtes à payer de façon durable le prix d’une nourriture d’exception.
En région, ça fonctionne avec la présence des touristes, hors saison il faut réduire la voilure ou fermer.
La vente directe est souvent un plus, ne fait pas vivre la famille, surtout quand l’exploitation est grande. Il faut être prêt à faire du quasi bénévolat sans jamais prendre de congés.
Cela n’empêche nullement la multiplicité d’initiatives salutaires.
Cocher les bonnes cases
Les agriculteurs rivalisent d’ingéniosité pour court-circuiter les centrales d’achats. Des magasins paysans éclosent. Les grandes surfaces réagissent en créant des petites surfaces de proximité.
Au sein du bio, la guerre fait rage, campagne publicitaire coûteuse pour expliquer le bio business. Les consommateurs n’ont pas été sensibles à ce message au second degré, ils ont mis tout le monde dans le même sac au point de discréditer le bio.
Reprendre l’initiative
Le paysan en a assez d’être instrumentalisé.
De nouvelles coopératives reprennent possession de la commercialisation.
« C’est qui le patron ? ! », « En direct des éleveurs »
Filières, marques, coopératives inventent des « zones protégées » pour mettre des marchandises à l’abri d’attaques et campagnes de boycott avec de nouveaux référentiels cochant toutes les cases (labels, chartes, engagements, codes de bonne conduite).
Les modes alimentaires manquent de nuances, tout ce qui contient du gras, du sucre est mal noté, pas si simple !
Le Nutri-Score, sous couvert de lutte contre l’obésité, donne une valeur morale qui peut stigmatiser certains aliments. « De tout un peu » doit rester la bonne devise !
Rester nourricier pour tous avant tout
On peut disneylandiser tant qu’on veut la production alimentaire. … la vocation de l’agriculture est d’abord d’être nourricière. Il faut que les producteurs puissent vivre de leur travail.
Si tout le monde veut monter en gamme, le marché va s’engorger, l’acheteur ne pourra pas suivre.
Les contempteurs de l’agriculture « productiviste » ont beau jeu de souligner les difficultés économiques rencontrées par les bons élèves qui souffrent des prix volatils, d’un endettement croissant et quelquefois insoutenable.
Des grandes coopératives semblent avoir oublié qu’elles devaient être d’abord au service de ses adhérents en se transformant en grosses machines investissant mondialement.
Les faits montrent que l’« autre agriculture », l’agriculture « alternative » n’est pas la panacée.
L’agriculture, bio ou conventionnelle, souffre de la guerre des prix que mènent les grandes surfaces.
Le marché bio reste rémunérateur tant qu’il y a suffisamment d’acheteurs prêts à payer plus cher une alimentation de qualité. Il va s’engorger si trop de producteurs bio s’engouffrent sur ce marché.
Ne pas régresser
Il faut allier durabilité environnementale, qualité gustative, sécurité sanitaire, tout en maintenant un prix abordable.
Pas de solution miracle, cantines scolaires et de maisons de retraite bio soutenues par des municipalités militantes qui ont les moyens d’en payer le prix, vivre de la terre devient de plus en plus difficile.
L’emblème du pommier
Le nombre de personnes travaillant dans l’agriculture ne cesse de se réduire, cercle vicieux, perte d’influence politique, ce qui contribue à leur disparition.
Il est bien loin le temps de la force tranquille de Mitterrand en 1981 et de Chirac avec l’emblème du pommier en 1995.
Aujourd’hui, brandir une pomme renvoie aux multiples traitements, alors que par le passé la pomme avait du « goût et était saine ». C’est oublier les vers et moisissures qui la rendraient invendable.
Calomnie et parts de marché
Biocoop fût condamné en justice pour avoir dénigré les pommes conventionnelles. Récidive en 2019, cette fois pour dénigrer des pommes vendues par des concurrents bio.
Si le bio est importé de pays lointains, souvent il est bio que de nom.
Les pomiculteurs sont presque tous intégrés dans la charte des vergers écoresponsables. Il serait plus utile d’informer les consommateurs au lieu de les enfermer dans des préjugés.
Pommes de luxe japonaises
 « Pollinisation manuelle, sélection d’un seul fruit par bouquet, effeuillage, ensachage individuel sur l’arbre pendant 2 mois … se vend une fortune à Tokyo ou à Taïwan. »
Cofruid’oc vend pommes, poires, asperges et fraises de Petite Camargue, une coopérative résolument engagée dans la transition agroécologique.
Souhaitons nous les pommes japonaises ?
La Golden tant critiquée peut être délicieuse quand elle vient des Alpes ou du Limousin.
Associer les modèles plutôt que les opposer, mais toujours viser l’excellence, telle est la voie de la troisième révolution agricole.

7. Les limites du bio

L’agriculture biologique, fondée sur le refus d’utiliser des produits chimiques de synthèse, a le vent en poupe.
Une progression exponentielle… qui part de très bas
En 2013, 3,9% de la SAU (Surface Agricole Utile), en 2019 10% de la SAU, soit 2,8 Mha.
Le gouvernement a décidé que la restauration publique comporterait 22 % de bio en 2022.
Et 15 % de la SAU converti en bio.
Selon l’Agence Bio, tout va pour le mieux…, les « people » et médias adorent le bio.
Le bio permet souvent, étant vendu plus cher que le conventionnel, de rentabiliser des petites surfaces, des zones défavorisées.
Fenêtre d’opportunité avec des limites.
Un mode de production pas aussi propre qu’il ne le revendique.
Réponse à une attente sincère, dose d’amnésie, avant c’était mieux ?
Oui, par le passé jusqu’en 1970, les traitements étaient costauds, depuis les protocoles ont bien évolués.
Le bio utilise des traitements autorisés en bio, neutre ?
Certes, les produits naturels de traitement sont généralement moins violent pour la nature, mais Dame Nature détient aussi de puissants poisons.
Le bio ne met pas le monde à l’abri des risques. Ces risques augmentent avec la mondialisation et le changement climatique.
Un bilan environnemental discutable
Le bio est traité avec des produits naturels moins efficaces, nécessité de traiter plus.
Parmi les traitements naturels interdits, (risque Parkinson ?), géraniol, pyrèthre, roténone.
Le sulfate de cuivre, autorisé en bio, n’est pas sans danger. Les pouvoirs publics veulent en limiter l’emploi, mesure contre laquelle les bios se battent.
Ce que le bio économise en pesticides est remplacé par du travail manuel ou mécanique.
Sans recours à la chimie avec pression parasitaire forte ?
Le bilan environnemental comparé bio/conventionnel dépend de ce que l’on prend en compte : Machines, labours, temps passé, recours aux travailleurs équatoriens (carottes bio des Landes, par exemple). …
Le risque d’empoisonnement
Les produits bio sont plus exposés à la contamination, non traités, ils se conservent moins bien. Risque de moisissures ou de plantes indésirables …
Le bio a une obligation de moyens, pas de résultat, contrôles plus limités que pour le conventionnel.

Une niche utile … mais qui doit rester une niche
Pour le bio, les attaques des bio agresseurs peuvent être contenues tant que la majorité reste conventionnelle, celle-ci offrant un environnement sécurisé. Si tout le monde désarme, nous reviendrons aux attaques massives des cultures et élevages.
 Le consommateur le sait-il ? Les bananes bio d’Haïti reposent sur l’exploitation des femmes et enfants, le thé vert de Chine subi un grand nombre de traitement qui ne seraient pas autorisés en Europe.
Mieux vaut le riz de Camargue quand on sait ce qu’autorisent les législations d’Inde, Chine, Brésil. Donc se méfier des produits bio venant de pays lointains qui ne respectent pas toujours les normes sanitaires imposées en Europe.
Une sale affaire en 2011 dans le nord de l’Allemagne imputée aux concombres espagnols, cette crise alimentaire provenait de haricots germés contaminés au E. Coli, importés d’Egypte.
Vers une pression accrue sur les prix
C’est encore le marché qui décide à grande échelle, quand le prix du blé s’envole, le bio n’en tire pas profit. C’est ce qui se passe pour le blé dur en 2019, les cours flambent à cause d’une mauvaise récolte au Canada, la France n’a pas pu répondre à l’Afrique du Nord et l’Italie, car les agriculteurs ont réduit les surfaces après 3 mauvaises années. La culture du blé dur est aléatoire (météo et maladies).
Opposer le conventionnel au bio n’a pas de sens, les deux modes de productions travaillent ensemble pour trouver des réponses aux attentes sociétales.
Il n’est pas acceptable que les thuriféraires du bio se croient obligés de discréditer les « conventionnels » pour justifier le prix plus élevé de leurs productions.
Il est à craindre que le bio ne tue le bio par l’effet mécanique du marché. Tant qu’il y a des clients aisés pour acheter le bio produit, tout va au mieux pour le bio, s’il y a surproduction bio ? (Retour aux quotas ?)
Un atout pour les milieux difficiles
Passer à 15% de SAU en bio, souhait gouvernemental, c’est choisir de produire moins à l’ha, donc choisir d’utiliser plus de territoire. …
Il faudra aussi plus de main-d’œuvre, créer un « service civique rural » façon Mao (Révolution culturelle) dont Xi Jinping se souvient pour y avoir perdu son père.
Passage peu gentil pour les écolos de salon ! « Mais ce serait une bonne façon d’occuper les marcheurs du climat, qui rêvent de permaculture et d’agriculture naturelle. … »
Pour l’agriculteur (fin limier), le bio est souvent un moyen de valoriser des terres à faible potentiel, le bio bénéficie de soutiens financiers (quand les aides sont versées) pour des raisons politiques. Opportunisme + marché dictent le choix.
Les médias s’émerveillent devant cette reconversion massive.
Rester accessible pour tous
Prôner des systèmes élitistes en termes de prix et de quantités, des modèles qui supposent plus de main-d’œuvre, n’est ni généralisable ni durable.
Avoir pour objectif de diminuer les doses de pesticides est une bonne chose, mais l’agriculture conventionnelle doit rester prudente, l’opinion publique est versatile, le jour où elle aura pris conscience de la réalité du bio, le sens du vent pourrait tourner ?
Généraliser le bio n’est donc, ni démocratique, (une nourriture plus chère exclue les pauvres), ni bon pour l’agriculteur, (ne peut espérer bien vendre qu’en restant dans cette niche bio).
La France ne peut pas devenir le musée de l’agriculture, le bio, le local, le circuit court restent seulement des niches utiles à exploiter à titre expérimentations et à titre de solutions locales.



8    
Ne pas risquer le retour des pénuries et des contaminations

Les pesticides sont désormais honnis, pas un jour où leurs méfaits sont dénoncés.
Pour un paysan, y compris en bio, un nombre croissant de molécules interdites (dont pour les cerisiers et pêchers), pourtant autorisées chez nos voisins européens. Les pêchers de la Drome sont dévastés, tandis que gagnent la friche et l’incendie.
Le désarmement face aux bio-agresseurs complique durablement le travail agricole.
L’opinion publique est vent debout contre les pesticides.
Les contaminations bactériologiques ont été et restent meurtrières
Pourtant les pesticides peuvent rendre service à l’humanité.
Les agriculteurs instruits des risques pour leurs récoltes et animaux y voient l’équivalent des médicaments que nous prenons en cas de maladie.
Ceux qui tiennent les média crient plus fort en jouant sur les peurs que ceux qui essayent d’expliquer avec rationalité. Au 19ème siècle en Irlande, le mildiou a tué 1 million de personnes, chassé autant d’irlandais vers l’Angleterre et l’Amérique, donc immense crise environnementale.
Crise du phylloxéra, venu d’Amérique a détruit presque tout le vignoble français fin 19ème.
Le mal des ardents (feu de St Antoine) terrifiait les européens, en 1951 à Pont St Esprit avec probablement l’ergot du seigle. Un quart des récoltes mondiales déciment encore les populations pauvres.
Ce ne sont pas les pesticides qui doivent être remis en cause, mais les protocoles d’utilisation.
Le paysan français doit respecter les protocoles.
Le mildiou, les pestes menacent en Europe, désarmer nous expose à des risques.
Trouver des alternatives est une évidence, laisser faire la nature serait un crime contre l’humanité. (Voir Trump et la Covid-19 ! Ajout MV)
Monstrueux moustique
Bâtir une réglementation exigeante, oui ! dénoncer par principe les pesticides, non ! ce serait oublier d’où nous venons. (Celui qui oublie le passé est condamné à le revire !)
Dans le monde entier, ce sont les enfants qu’on envoie dans les champs plutôt qu’à l’école pour chasser les ravageurs. Les mairies distribuaient de la bouillie arsenicale contre les doryphores.
Alors, oui les pesticides ne servent pas à faire des câlins aux doryphores, même si entretemps les insectes sont devenus nos amis et que nous déplorons leur disparition, syndrome de l’essuie-glace devenu propre.
Le monde des insectes comptent aussi les plus terribles ennemis de l’humanité.
Curieusement, quand le moustique tigre gagne la France, plus personne ne s’interroge sur l’opportunité des pulvérisations. Nos préoccupations sont hiérarchisées et à géométrie variable.
Protéger la nourriture et l’eau potable, une impérieuse nécessité
L’agriculteur qui utilise des produits de traitement le fait exactement pour les mêmes raisons que les agences sanitaires : nous protéger.
Au tournant des années 1970, face à la faim, la peur de manquer, il a fallu parer au plus pressé, lutter contre la pauvreté de masse. 1969, loi Godefroy, contrôle bactériologique du lait.
1960 les cancers de l’estomac étaient l’une des 1ères causes de mortalité, hélas remplacés par d’autres où nos habitudes de consommation jouent un rôle déterminant, mais grâce à l’amélioration de l’alimentation et de l’hygiène, l’espérance de vie mondiale s’est accrue.
Ce n’est qu’à la fin du 19ème qu’on commence à comprendre le lien entre l’eau de boisson contaminée et le choléra.
Infos MV
A Vallabrix au milieu du 19ème, l’eau de la fontaine, seule source publique d’eau de boisson, étaient verdâtre, épidémie de choléra à la même époque. …
Rapporté en bas de la page 9 de : https://www.vallabrix.com/wp-content/uploads/2013/09/Couradou-de-Vallabrix-2013-09-V14.pdf
Protéger l’eau ! ?
L’ancien captage municipal est en libre-service, il était utilisé amplement pour laver les sulfateuses (si ce n’est pas vidange) et machines à vendanger, une « hérésie » environnementale difficile, voire impossible, à faire partager. Il a fallu des sécheresses à répétition et limitation du temps d’utilisation pour que ces pratiques soient moins courantes !
Installation pompage non protégée à minima par un clapet antiretour qui empêcherait le siphonage de la bouillie de pesticide d’une sulfateuse à arrêt du pompage. Le faire remarquer donne l’impression de parler une autre langue, personne ne semble comprendre le danger ! ?

Il me semble que sur les emballages de pesticides le protocole, de vidange et rinçage des sulfateuses, est rappelé ?
On dira que les mauvaises habitudes prises dans les années 1970 perdurent !
Être attentif à la protection de l’eau, ou de ce bien commun vital, ne remet pas en cause le mode de travail des agriculteurs conventionnels par ailleurs. Nous devons penser à eux, sans idées toutes faites à priori, en retour ils doivent aussi penser à nous en ce qui concerne le bien commun.
Les protocoles rigoureux des industries agroalimentaires
Elles n’ont pas droit à l’erreur sous peine de campagnes de dénonciation et de boycott impitoyables (Lactalis fin 2017).
Personne ne meurt de boire du soda ou de manger des chips, sinon à petit feu. En revanche, les risques venants de conserves artisanales, de fromages au lait cru insuffisamment contrôlé, des légumes contaminés par des engrais organiques, des viandes crues parasitées peuvent être immédiats et fatals.
Promouvoir d’autres modèles que l’agriculture conventionnelle est une bonne chose, mais il ne faut pas que cela devienne une idéologie ou un dogme qui rendrait aveugle.
Un usage de plus en plus raisonné
Désarmer les protections que nous avons mis 50 ans à édifier, c’est risquer un retour en arrière en oubliant le passé.
Depuis 1950, la toxicité moyenne est divisée par 8,5, les doses à l’ha divisées par 34.
Depuis 1990, la quantité utilisé divisé par 3, alors que la production a été multipliée par 2.
Un éleveur bio demande une dérogation pour administrer un antibiotique à une vache malade, si ce n’est pas possible, la vache souffre et peut contaminer tout le troupeau.
Si la quantité de pesticides a remonté après avoir baissé, c’est à cause de l’interdiction de pesticides plus efficaces remplacés par d’autres qui nécessitent plus de traitements.
La France assure le 5ème de la production européenne, est au 9ème rang de pesticides à l’ha.
Bien sûr les pesticides sont dangereux, c’est leur fonction 1ère, l’essence et la lessive sont dangereuses, personne n’est sensé l’avaler !
Quand un citadin voit un agriculteur déguisé en cosmonaute, il se met en colère !
Ce déchainement contre les pesticides confine à l’irresponsabilité collective.
Les maladies graves touchent bien d’autres catégories professionnelles.
Les cas de Parkinson sont plus fréquents chez les travailleurs agricoles, ceci interpelle.
Pour autant, faut-il bannir les pesticides en bloc, alors qu’il n’y a pas d’agriculture sans protection des cultures ?
Glyphosate et agriculture de conservation
Ce glyphosate, utilisé depuis 40 ans, déchaine les passions, la France voudrait l’interdire avant 2021 ? (Recherches SV, le glyphosate pur ne tue pas les abeilles. Cocktails commerciaux avec les additifs ?)
Pourtant les autorités sanitaires ont rappelé son innocuité, sauf une, que dans des conditions normales d’utilisation. …
Généralement, le glyphosate est utilisé en interculture pour se débarrasser des plantes indésirables, on laboure de moins en moins.
Le non travail du sol, l’allongement des rotations, le semis direct sous couvert et la gestion des effluents d’élevage sont les 4 piliers de l’agriculture de conservation.
De nombreuses structures réfléchissent à des alternatives durables « pour une agriculture durable », dans l’attente de validation, difficile de se passer du glyphosate.
Vive les pavots !
Le labour a été inventé pour se débarrasser des plantes indésirables en les enfouissant. S’en priver serait au détriment des rendements (dont coquelicots) et qualité sanitaire (danger du datura pour les animaux). …
Le glyphosate est source de nombreux procès, jugements très lourds en 1ère instance, souvent allégés par les instances supérieures.
1899, invention de l’aspirine par Bayer, l’une des substances l’a plus consommée dans le monde est aujourd’hui jugée cancérogène probable par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). Le même que pour le glyphosate.
Un herbicide bon marché difficile à remplacer
Les études montrant l’innocuité du Glyphosate sont déniées depuis l’étude du CIRC en 2015.
Les politiciens sont sensibles à l’opinion publique, la France veut donc montrer l’exemple au monde, interdiction du glyphosate aux particuliers, aux communes depuis 2019, puis aux agriculteurs en 2021.
Faut-il vraiment écouter les citadins qui n’aiment pas le champ du coq ou des cigales. … ?
Laisser la nature reprendre ses droits partout, voies ferrées, bords de route, ronds-points, jardins publics, etc. n’est pas sans risques, Non la nature n’est pas si bonne !
Retour des pestes, fin des paysages
Tous les pesticides étant progressivement mis en accusation, les pestes prolifèrent et elles adorent la planète que nous allons laisser à nos enfants.
Buis historiques des châteaux ont été dévastés par la chenille de la pyrale, les produits qualifiés aujourd’hui biologiques, comme le Bt, n’en viennent pas à bout.
Certains monuments, dont château de Versailles, bénéficient de dérogations pour utiliser des pesticides interdits en agriculture. Comprennent qui pourra !
De nouvelles recherches sont en cours qui se fondent sur les mécanismes de défense naturelle, en moyenne il faut tester 160 000 molécules, des dossiers d’homologation qui prennent plus de 10 années, des millions d’€ d’investissement.
La recherche s’effectue tous azimuts, dans une course de vitesse entre interdiction de certains pesticides et multiplication des menaces sur les cultures. Insectes auxiliaires (coccinelles …), animaux renards ou belettes (considérés nuisibles) éliminent des milliers de campagnols.
Les pesticides destinés à l’enrobage des semences sont interdits, il existe bien des alternatives en micro granulés à déposer pile dans le rang à côté de la graine de semis, ce qui suppose des machines ad hoc, donc investissement.
Le consommateur est-il prêt à payer le surcoût ? Posons la question aux Gilets jaunes !
Trouver des solutions de rechange
Est-ce que les maires, au lieu de multiplier les arrêtés anti-pesticides qui ouvrent la voie aux infestations, ne devraient pas plutôt cesser de rendre constructible des terrains situés au cœur du parcellaire agricole… pour empêcher ensuite les agriculteurs de travailler ?
Tout ressemble à une politique du doigt mouillé qui faseye (battre au vent) au gré de l’opinion publique.
Les techniques de détection des résidus permettent de trouver la valeur d’un sucre dans une piscine olympique. En proportion, nous nous appliquons sur la peau bien plus de substances qui peuvent être nocives pour notre santé qu’un agriculteur s’autorise sur ses cultures.
En passant au crible chacun de nos gestes, nous serions horrifiés par les risques encourus.
Dans une France qui bat les records de longévité, les Français sont devenus les procureurs de leur agriculture.
La science, la médecine, l’agronomie ne doivent pas cesser de progresser, quitte à remettre en question nos certitudes.
Des chercheurs français ont ainsi mis au point un herbicide naturel puissant (radulanine), il faut du recul pour voir l’effet sur la nature.
Les paysans français ont le sentiment d’être dindons de la farce quand l’Europe signe le CETA, et peut-être le Mercosur, accords qui aboutissent à autoriser l’importation de produits qui ne respectent pas les normes européennes.
Au sein de l’Europe, les normes sociales, environnementales imposées aux producteurs français ne sont pas toujours respectées dans les autres pays. Selon le sénateur Laurent Duplomb, 5 à 10 milliards d’€/an de produits illégaux entrent en France.
Les 2 modes, bio et conventionnel, travaillent de plus en plus en partenariat pour expérimenter des solutions plus naturelles, plus propres.
Chartes de bonne conduite et contrats intégrés de territoires
Contractualisées à l’échelle d’un territoire, ces chartes permettraient aux agriculteurs et au reste de la population de se rencontrer, se comprendre, se réconcilier.
Les organisations écologiques doivent participer.
Sensibiliser les néoruraux au travail agricole qui aiment la campagne, mais furieux de voir travailler les paysans qui ont pourtant créé et entretiennent le paysage. La campagne, c’est aussi les tracteurs, les porcheries, les poulaillers, bref des machines et des animaux qui font du bruit et dégagent des odeurs.
Arrêtons de prendre les paysans pour des ignorants ou irresponsables, alors que la compétence requise est telle, la technicité si complexe, ce que nous ignorons probablement.
Ecouter le consommateur… sans mentir ni renier
Fruits et légumes « zéro pesticides » ! ? = « Chacun pour soi » formuler commercialement.
Sous-entendu, mon concurrent vous empoisonne avec ses produits.
En France, le concurrent respecte lui aussi les LMR (Limite Maximale de Résidus) autorisées.
Il faut dire la vérité en considérant le consommateur responsable et suffisamment intelligent pour comprendre le dilemme. Veut-il une agriculture hors sol emmaillotée pour ne pas pour ne pas voir ces satanés pesticides, ou mieux, expliquer l’utilité des pesticides utilisés de façon raisonnée ?
La promotion du « zéro pesticides » joue sur les peurs, il faut lire les petits caractères. …
HVE (Haute Valeur Environnementale) va dans le bon sens, le consommateur a tout à y gagner.
Face aux attaques sociétales, le monde agricole devrait la jouer solidaire et collectif.
9     Être bon paysan ne s’improvise pas

Toutes les filières font leur examen de conscience. Maïsiculteurs, producteurs de luzerne, arboriculteurs, plateurs de betteraves ont progressé dans la gestion économe des intrants.
La majorité des agriculteurs sont des personnes informées et responsables, y compris pour l’anticipation du changement climatique. … Nous, nous leur donnons des leçons sur la nature !
Les explications sont souvent trop techniques (*) pour le grand public habitué à tout remettre en question.
(*) Exact, expérience perso domaine installations eau potable, mêmes incompréhensions par manque de connaissances sur le sujet. Pour faire semblant de suivre, ou d’avoir 107 ans d’expérience, intervient « l’homme qu’a vu l’homme. … ». Et le problème est évacué, (donc résolu dans « l’obscurantisme »). Pourtant dire « je ne sais pas » permet d’apprendre !
Le paysan parle d’efficacité et performance, le grand public comprend productivisme.
Vers des tracteurs intelligents
L’insécurité climatique, économique, politique est le quotidien du paysan.
Des sommes considérables sont investies dans l’agriculture connectée, binage de précision, robotique, capteurs divers et variés dans tout ce qui peut remplacer la pénibilité d’antan.
Après une vie professionnelle à concevoir des moutons à 5 pattes robotisés pour supprimer des tâches réplétives sur les lignes d’assemblage de mécanismes, ça me plairait bien de recommencer une autre vie dans un autre domaine que l’industrie automobile ou nucléaire !
Les nouveaux agriculteurs sont de plus en plus diplômés, maîtrisent des technologies les plus avancées.
Surtout, s’ils peuvent travailler en CUMA pour rentabiliser des investissements lourds, n’hésitent pas à acquérir les nouvelles machines du futur à « hautes » technologies embraquées qui contribuent au respect de la nature.
Ces hautes technologies sont également utilisées en élevage, l’informatisation semble également contribuer au bien-être des animaux.
Le risque d’une agriculture déshumanisée
Mais ces machines coûtent chères, et nous rendent dépendante de la Chine et des Etats Unis.
L’utilisation est délicate et chronophage, combien de zones blanches où débit d’Internet insuffisant. Et en Afrique où la majorité des paysans n’a pas toujours accès à l’électricité !
Ces machines sont formidables pour imaginer une agriculture propre, écologiquement parfaite, pilotée à distance depuis des bureaux urbains, des plaines désertées où des robots s’activent, des animaux élevés dans des usines verticales. …
Anecdotique : Dans n’oubliez les paroles, sortie d’opportunité de Nagui à un producteur de fraises et tomates candidat « Plutôt que de multiplier les fermes de 1 000 vaches, mieux vaut multiplier les exploitations agricoles à taille humaine ». (Taille humaine cités dans cet ouvrage : 80 ha, 50 vaches.)
Rien ne remplace le bon sens paysan

Cette vision futuriste de l’agriculture robotisée à outrance est inquiétante. Le bon sens (l’expérience) du paysan reste indispensable, sa présence physique, sa capacité d’évaluation, gestion de l’inattendu ne peuvent être dématérialisées.
Le paysan rend un territoire vivant, humanisé, avec sa famille entretient, voire façonne le paysage.
Voilà pourquoi il ne faut pas décourager les bergers en livrant la campagne aux loups, nous ne sommes pas dans des grands espaces de nature sauvage. Les moutons entretiennent nos alpages.

L’irrigation, une absolue nécessité
Le changement climatique accentue l’intensité des sécheresses, irriguer c’est prévoir, dans l’histoire, l’irrigation a toujours été déterminante pour assurer la prospérité des civilisations.
La pluie tombe différemment, abondante lorsque l’on n’a pas besoin, insuffisante en période où le foin et les cultures doivent pousser. Il faut donc la stocker quand elle tombe.
Ne plus gaspiller l’eau souvent considérée inépuisable, d’autant plus que les utilisateurs ne la payent pas. Elle est largement subventionnée, comme l’électricité des pompes.
Mais, fini le temps où on arrosait avec prodigalité, une meilleure connaissance du besoin des plantes a permis de réduire de moitié la consommation d’eau.
Stocker l’eau
La construction de réserves d’eau s’impose, encore faut-il que les populations acceptent !
Les certitudes des uns suscitent l’indignation, puis création de « Zone A Défendre ». …
Oui, l’amnésie fait son œuvre : hier, on savait qu’il fallait réguler les inondations dévastatrices, Durance, Loire, Bas Rhône, canal de Provence, etc. Ce qui a permis l’irrigation des cultures.
Personne ne se souvient plus de l’avant. Il existe une vision figée des écosystèmes à ne pas modifier, alors qu’ils évoluent perpétuellement sous l’action de forces diverses : interventions ’humaines, changement climatique, nouvelles espèces (dont le SARS-CoV-2).
Rappel : « Celui qui oublie son passé est condamné à le revivre ! »
Aujourd’hui, seuls, les pays autoritaires peuvent se lancer sur de grands travaux de retenue d’eau.
Le végétal détient les promesses de la transition écologique, ne serait-ce pas le moment d’y penser, savoir comment on s’y prend pour stocker l’eau douce nécessaire aux plantes.
Sa majesté le maïs
France, 1er producteur européen, remplacer le maïs par du sorgho moins gourmand en eau ne tient pas compte des gros avantages du maïs sur le sorgho.
Il existe des milliers d’utilisations du maïs, alimentation, chimie verte, l’énergie, les fibres !
Maïs déifié par les Mayas.
Les champs de maïs forment une muraille végétale, abrite une biodiversité, faible indice de traitement. …  Servent de coupe-feu quand les résineux s’embrasent.
Cultiver le maïs, c’est nourrir l’humanité en économisant des terres, tout en captant des gaz à effet de serre, le maïs répond aux exigences du développement durable.
Anticiper le changement climatique
Une prairie, un vignoble, une forêt jeune bien gérée sont des infrastructures écologiques de 1er plan.
Bien que la ressource en eau de la planète reste constante, elle devient de plus en plus erratique.
La Mer de glace allait jusqu’à Lyon lors du petit âge glaciaire, (14ème/ 19ème env.), elle est en recul depuis le début du 19ème, avant même le début de la révolution industrielle.
Il faudra gérer la ressource en eau avec intelligence, cela demande des investissements à faire aujourd’hui.
L’agriculture figure au cœur de cette anticipation, implantation de prairies = lutte contre ruissellement et épuration des sols, entretenir les fossés (*) pour que l’eau puisse s’écouler lors des intempéries, implantation d’arbres = entretien l’humidité et lutte contre l’érosion.
(*) Idée locale d’écolos de salon, ne plus arracher les plantes qui poussent dans la canalette pour ne pas tuer les  petites bébêtes. … Ou pour que l’eau croupisse en aval du lavoir et se retrouver dans l’état vers 1850 (eau verdâtre) ?
L’agriculteur n’irrigue pas pour gaspiller, une tâche qui coûte chère, le temps des subventions massives est terminé.
Paysan, un sacerdoce… ou le plus beau métier du monde ?
Être paysan ne s’improvise pas. Il faut être bon partout, agronome, météorologue, stratège, commerçant et communication.
L’agriculteur doit aussi connaître les normes du marché. Toute exploitation professionnelle encourt la fermeture administrative si elle déroge à la réglementation.
L’activité agricole doit être un bonheur, celui d’exercer le plus beau métier du monde, pas un sacerdoce !

10  Permaculture, agroécologie, retour en arrière ou solution d’avenir ?

Quelles agricultures pour demain ? Les chapitres précédents montrent la nécessité d’une agriculture compétitive pour nourrir le monde, et les limites de l’agriculture biologique.
La vocation du travail agricole est d’abord nourricière.
Une belle solution locale n’est pas forcément généralisable.
L’aimable jardin foisonnant de l’amoureux sincère de la nature ne se prête pas forcément aussi bien à une valorisation productive que la production rationalisée.
Pour autant, il ne faut surtout pas opposer les modèles, l’un pour le plaisir, l’autre pour en vivre et nourrir autrui.
En Europe, on voudrait faire de l’agriculteur un doux jardinier de la nature, laisser les services environnementaux prendre le pas sur l’activité de production de nourriture serait une erreur.
L’enherbement de vignes et vergers a des avantages certes, mais peut aussi abriter une faune indésirable, c’est au paysan d’aviser en toute sérénité.
Apologie du retour à la terre
L’agroécologie, la permaculture, l’agriculture « régénérative » ou tout autre jargon, les fermes ainsi crées présent de prime abord un visage enthousiasment en promettant des alternatives au productivisme tant décrié. A voir sur la durée ?
Le monde d’hier était un monde de paysans pauvres.
Pour nous, mais pas pour toute une partie de l’humanité, personne n’est prêt à renoncer aux facilités de la vie moderne, à la diversité d’une alimentation venue du monde entier.
Il faut des énergéticiens, des ingénieurs, des industries, des mines, des carrières, de la recherche, des médecins, des informaticiens, un ensemble de métiers qualifiés, non seulement pour faire tourner le monde, mais aussi anticiper et préparer les mutations futures.
Ceux qui choisissent de vivre en rupture avec la modernité technicienne n’en subissent pas les conséquences les plus cruelles !
S’ils tombent malades, l’hôpital est là pour les soigner.
Si les limaces dévorent les salades, le supermarché vous tend ses bras prodigues.
Une ruralité idéalisée
Moins les citadins connaissent le travail de la terre, plus ils sont nombreux à avoir envie de s’y consacrer.
Certes, il existe des niches à forte valeur ajoutée, plantes aromatiques et à parfum, fruits et légumes anciens, fromages produits à la ferme. … Ce sont de belles activités qui répondent à un besoin touristique, font vivre des territoires. … Bien qu’admirables et respectables, elles ne doivent pas être érigées en dogme.
Les agriculteurs d’aujourd’hui ont dû pour s’en sortir prendre un travail de salarié à l’extérieur, généralement l’épouse.
Un quart des chefs d’entreprise agricole sont des femmes, certaines ont repris courageusement l’exploitation après la disparition de leur conjoint. D’autres ont décidées de créer leurs propres activités.
Une exploitation sur deux ne trouve pas de repreneur, le coût du foncier et de l’installation sont trop élevés.
De nombreux territoires où des exploitations bio, circuits courts, pluriactivités…., ne sont plus considérés comme agricoles, donc pas d’aides, notamment européennes.
Les fantasmes de la permaculture
Un micro-maraichage intensif qui magnifie l’art du potager.
La productivité est souvent très élevée, repose sur un travail intense, association agronomique judicieuse, travail soigneux du sol, intrants organiques à partir d’animaux, tels ces canards censés vous débarrasser des bio-agresseurs traditionnels. Tout aussi intensive que celle de la révolution verte des années 1960, mais sans les engrais chimiques de l’époque.
A titre perso, fils d’artisan (quand la météo était mauvaise) ou de paysan (quand la météo était propice), parti en ville pour gagner ma vie et manger du poulet aux hormones…, étant maintenant à la retraire et avec l’aide d’Internet, je me suis lancé dans le potager du paresseux (paillage permanent tant que possible, travail de la terre à la grelinette), ça fonctionne à titre expérimental et pour le plaisir. Pour en vivre et faire du commerce ?
Et problème de manque d’eau dès la mi-juillet !

Un mode de production médiatique
Conviés à venir admirer la réussite du projet, les médias s’enthousiasment devant les tomates magnifiques, obtenues bien sûr sans pesticides, et parfois même sans eau, les jardins suspendus croulant sous le poids des productions.
Personne n’organise de visite quand les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Une partie croissante des médias, oubliant les règles de neutralité et d’objectivité du journalisme, concurrence ainsi les réseaux sociaux dans la promotion d’idéologies agrariennes.
Certes, il existe dans des grandes villes des activités de maraichage remarquables comme la ferme de Gally en région parisienne et bien d’autres.
Parfois très innovantes qui concilient l’agroécologie et le « digital farming ». Des fermes verticales, usines à salades ou à champignons qui se jouent des aléas climatiques. …
Une durabilité conditionnée à de fortes subventions
La question se pose aussi de la durabilité des projets conçus comme des vitrines idéologiques, auxquels les pouvoirs publics ou investisseurs privés consacrent des sommes faramineuses. Le coût du radis devient prohibitif même si personne ne paie le prix…
La vitrine Terre & Humanisme fait appel aux dons, ce à quoi un agriculteur conventionnel n’oserait se livrer.
Ces vitrines restent des niches.
« La permaculture fascine les littéraires qui ne connaissent pas l’agriculture. … » selon une étudiante vénézuélienne de l’auteure, qui pourtant y a cru dur comme fer avant de constater combien il y avait d’écart entre le discours et la réalité.
Agroécologie : réintroduire de la complexité… jusqu’où ?
Selon le site de l’Agriculture française, l’agroécologie est « Une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur des fonctionnalités offertes par les écosystèmes ».
Outre le flou de la définition, en creux laisse accroire que l’agriculteur conventionnel est un imbécile, incapable de comprendre les écosystèmes.
Comme la permaculture, l’agroécologie est un terme valise destiné à rendre heureux tous ceux qui la vantent.
Pour faire simple, l’agroécologie consiste à créer de la biodiversité en réintroduisant l’arbre, les haies, des bosquets dans le parcellaire.  Ainsi on crée des gites pour une faune auxiliaire qui permet de lutter contre les infestations parasitaires.
Mise en œuvre complexe à adapter au cas par cas généralement testée par des chercheurs.
Un jeune pommier supporte mal la concurrence végétale, une rangée d’arbres peut faire de l’ombre à des céréales. Par exemple le maïs est une usine à oxygène qui transforme du soleil en biomasse, le faire pousser à l’ombre ne donne pas grand-chose.
Valoriser l’agroécologie
L’agroécologie s’inspire d’un savoir ancien, tout en les dotant des acquis agronomiques. On réinvente par exemple les « trois sœurs », civilisations précolombiennes, le maïs, le haricot qui s’enroule sur le maïs, la courge en couvrant le sol empêche les mauvaises herbes. Pratique connue en Bresse avec le maïs de pays qui sera remplacé par du maïs hybride, graine enrobée de pesticides, avec un rendement bien supérieur. …
Les cultures intermédiaires (légumineuses) permettent de fixer l’azote dans le sol et de se passer d’engrais minéraux.
Mais tout paysan fait ses calculs : l’agroécologie suppose un travail supplémentaire qui n’a de sens que s’il peut être rentable.
Il est possible d’imaginer les récoltes des trois sœurs autrement que robotisé avec une main-d’œuvre nombreuse ? Et charme d’antan de dépouiller les épis de maïs à la main !
Un trieur optique permettant de séparer les graines de maïs des graines d’haricots, il reste à résoudre la récolte des courges au sol. C’est plus qu’un mouton robotisé à 5 pattes qu’il faut inventer !

Les agriculteurs dénoncent presque tous les leçons de nature qu’on leur donne à partir d’expériences réalisées dans des conditions totalement différentes du plein champ.
Et quelle profession est prête à sacrifier 5% (implantations d’arbres et haies) de ses biens à l’intérêt général ?
Des programmes vitrines
L’Andalousie tente désormais de se doter de critères durables, dans la gestion de l’eau notamment. Mouvement Alvelal né en 2014.
En Hollande, autre fondation privée : Commonland, 26 M€ pour moins de 300 exploitations.
Rendement du seigle, 1,2 T/ha, à peine plus qu’en Afrique. Rapporté aux sommes perçues, le prix est prohibitif. Certes, d’autres services sont rendus, combien vaut une colline reverdie ?
La nourriture des balcons
Inventer des systèmes de nourriture en ville, valoriser les friches, les fermes verticales, promouvoir la permaculture… aujourd’hui, l’innovation agricole foisonne, c’est une bonne chose.
 Les milieux urbains dispo occupent moins de 1% de la superficie de la planète libre de glace, ne suffiront pas l’humanité.
La nouvelle agriculture doit être productive, régénérative, mais aussi rémunératrice pour le producteur.
Le foisonnement des initiatives ne doit pas masquer cette règle d’airain, nourrir le monde.
Les services environnementaux ne doivent pas évincer la vocation nourricière de l’agriculture conventionnelle.
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11  Services environnementaux ou vocation nourricière

Être agriculteur ne s’improvise pas, les grands syndicats agricoles demandent que soit reconnu un statut agriculteur professionnel pour se distinguer des aimables amateurs désireux de réinventer la campagne.
Le métier d’agriculteur diffère fondamentalement (gestion et réglementations) de ceux qui attendent un mieux-être dans une nature sublimée.
Si plus personne ne veut acheter des œufs de poules en batterie, ce mode de production sera abandonné, si le consommateur réclame du bio, il faut se convertir, le marché est le juge de paix.
Le bon agriculteur n’est pas réfractaire ou hermétique, il est un stratège à l’écoute du marché.
Spécialistes vs militants
A côté des agriculteurs professionnels, des personnalités en rupture avec le monde urbain, viennent expérimenter un nouveau mode de vie paysanne.
D’autres, issus du monde agricole, ayant vu trimer leur parents, veulent inventer une autre façon de produire.
Le verdissement et ses limites
De plus en plus les Etats sont en quête de respectabilité environnementale et des crédits « verts » d’accompagnement. Leur volume ne cesse d’enfler à l’internationale, en Europe, la PAC va dans le même sens.
Beaucoup de lacunes dans ces crédits « verts », dont marché du carbone, avec cabinets spécialisés, et qui a même ses mafieux capables de jouer sur les différentes législations et de faire fortune.
Ne pas refaire de la nourriture un luxe
L’agriculture conventionnelle donne 7 T/ha de blé ou 10 T/ha de maïs en économisant des terres, donc forêts ou zones naturelles, comment s’accommoder d’un rendement inférieur en bio ? Combien d’ha en plus nécessaires ? Qui acceptera que la nourriture revienne une denrée de luxe ?
Aujourd’hui, quand un produit alimentaire s’affiche local, bio, + signe qualité (AOP ou IGP, Label rouge), c’est mistral gagnant. Quels et combien de consommateurs potentiels ?
Les amapeurs (AMAP) dépendent d’un petit nombre de militants prêts à cuisiner des produits de saison.
Prétende que la soupe maison ne prend pas plus de temps qu’à partir d’une brique de soupe, c’est se moquer du monde.
L’exemplarité agricole de la Bretagne
La Bretagne est particulièrement critiquée, à tort, la Bretagne est la pointe de l’innovation écologique.
Aujourd’hui, un tissu de fermes familiales performantes a su se spécialiser dans des activités nourricières et rémunératrices.
Fournit 85% des choux-fleurs, artichauts et échalotes de France, 50% des épinards, 25 % des petits pois, haricots verts et tomates, plus de 50% de porcs français. Etc., etc.
Les départements bretons figurent dans le top 10 des départements les plus propres de France. 1ère place occupée par la Gironde et ses vignobles.
Les taux de nitrates, hier élevés, se situent au tiers des normes autorisées 50 mg/litre.
On réhabilite des nitrites essentiels à la santé humaine après les avoir diabolisés. …
Les opinions ne peuvent tenir lieu d’analyses scientifiques, des décisions publiques peuvent être fondées sur de mauvaises raisons.
Dans la même veine, y-aura-il un « après » Covid-19 qui tire les leçons entre la frénésie des médias et le temps long des recherches, sérénité nécessaire à la science ?

Dans le Finistère, on teste des filières vaches « bas carbone » (but diminuer les émissions de méthane) nourries notamment de tourteaux de colza et non de soja importé. Soja, souvent cause de la déforestation tropicale.

12  Une nécessité, l’élevage

Moins les citadins sont au contact de la nature, plus ils l’aiment, mais sans la connaître en y projetant sensibilité, fantasmes, en idéalisant.
L’émotion devient un puissant moteur d’indignation et de mobilisation.
Le légitime souci du bien-être animal a sa légion de militants dévoués, prêts à des actions violentes.
Radicalisation animalière
L’antispécisme se mobilise contre toute forme d’utilisation de l’animal.
En Europe, la sensibilisation des classes moyennes à la question animale entraine une radicalisation de certains, souvent jeunes, prêts à des actions violentes, voire meurtrières pour défendre les droits des animaux.
Baisse de la conso de viande, sauf nuggets, burgers, kebabs où c’est l’inverse ! ?
L’humanité a toujours dressé une barrière psychique entre les animaux de compagnie et les animaux de rente, élevés à des fins utilitaires.
Cette barrière n’est pas fixe ou la même dans le monde. …
Insectes ou vaches sacrées
Une partie du monde consomme des insectes, chenilles, vers, …, les Britanniques n’imaginent pas manger des grenouilles ou du cheval.
Les questions religieuses et culturelles sont primordiales, l’animal y occupe une place centrale.
En Inde, la sacralisation des vaches a pour conséquence indirecte de laisser à l’abandon des milliers de bêtes errantes, squelettiques qui détruisent des récoltes alors que la malnutrition atteint des records.
Utiliser des insectes dans l’aquaculture permettrait en revanche de pouvoir nourrir des poissons d’élevage sans peser sur les ressources marines.
Des nations culturellement avancées (Norvège, Islande Japon) massacrent les cétacés, ce qui ne les empêchent pas de se mobiliser pour la faune sauvage terrestre via ONG contre les pratiques jugées inacceptables des peuples traditionnels dès lors qu’il s’agit de lion ou d’éléphants. …
Or, l’élevage, c’est précisément ce qui évite de considérer la nature comme un vaste stock de nourriture inépuisable.
L’aquaculture est à la pêche, ce que l’agriculture est à la chasse et la cueillette.
Les poules, les œufs et nous
En France, les végans ne représentent que 0,5% de la population, mais leur influence et leurs campagnes brutales convainquent de plus en plus de personnes de limiter la consommation de viande. Les végétariens touchent une personne sur dix dans les pays développés.
Les classes moyennes occidentales, en particulier les jeunes, s’engagent dans une seconde transition alimentaire qui voit régresser la consommation de protéines animales au profit de légumineuses.
Ce mouvement de fond mérite d’être entendu, respecter le vivant, se réconcilier avec la nature.
La plupart des consommateurs ne veulent plus d’œufs de poules élevées en batterie, ils ont les moyens d’assumer le surcoût, prix max en bio 2,40 €/kg contre prix mini 0,95 en cage.
Or la protéine d’œuf, miracle d’équilibre nutritionnel, doit rester accessible.
La France, championne d’Europe, production 15 milliards d’œufs, la Chine absorbe 40% de la production mondiale.
Le syndrome NIMBY (Pas chez moi !)
La filière avicole vit un grand chamboulement, sortir plus de la moitié des poules en cage d’ici 2022, c’est en bonne voie, effort colossal qui a un coût important pour les éleveurs. Tant mieux pour tout le monde…. Si le marché absorbe ces œufs plus chers.
Si dans les années 1960, nous sommes arrivés aux poules en cage, 2 bonnes raisons :
- Baisser le prix l’œuf en rationnalisant l’aviculture pour répondre aux besoins.
- Sanitaire, le confinement permet de limiter les contaminations aux salmonelles.
En plein air la pression parasitaire est plus forte.
Les poulaillers en plein air sont grands consommateurs d’espaces, avec le risque de déplaire dans les campagnes, où le syndrome NIMBY (pas chez moi) touche particulièrement les néoruraux. … Et le cheval (avec ses crottins et mouches) de retour en viticulture (biodynamie) dans le Jura ! ?
Améliorer la gestion environnementale des élevages
Beaucoup assimilent l’élevage intensif au mal absolu, pourtant le meilleur moyen de contrôler l’aspect sanitaire d’un cheptel, de produire de façon optimale, de valoriser les effluents en produisant de l’énergie, le bilan carbone est meilleur que celui d’un élevage à l’herbe.
Suivant le référentiel adopté, les solutions seront totalement différentes.
Les élevages porcins et avicoles travaillent à réduire leur impact environnemental, optimise l’alimentation des bêtes, il y a 20 ans : 270 kg de nourriture pour un porc de 115 kg, aujourd’hui 240 kg. Optimise la consommation d’eau et d’énergie. … Unité de méthanisation à la ferme, projet de méthanisation sans épandage. …
En matière de bien être animal, il faut être prudent, savoir si la vache préfère l’humidité des prairies et le froid ou si elle préfère la nourriture à l’abri et se faire traire par un robot quand elle en éprouve le besoin ?
Terre comtoise a lancé un programme de soja français sans OGM (sans déforestation). ..
Sortir les poules, rentrer les légumes
Pour les poules, il existe un compromis entre la batterie (sûre) et le plein air (aléatoire) : la volière, poules confinées pour leur sécurité et la nôtre, mais dans un grand espace. Sauf que les ONG veulent en réalité l’abolition de l’élevage.
L’opinion publique, sensible au ressort de l’émotion, exige l’œuf de plein air, et les industriels, indifférent aux contraintes techniques, pressurent les producteurs.
La survenue d’une crise sanitaire changera le regard des médias, donc des consommateurs.
On découvrira soudain le scandale des œufs de poules en plein air qui a rendu les œufs plus chers et moins sûrs.
Après avoir sorti (*) les poules, on les fera rentrer (*), comme on fait rentrer les légumes sous serre dans le « zéro pesticides ».
(*) Ouvrage écrit avant l’épidémie de la Covid-19, clin d’œil aux Confinis de Pierre Perret : « Confinés, déconfinés, puis reconfinés » !
Affaire du fipronil en 2017, (antiparasitaire utilisé également pour les animaux de compagnie), a secoué l’Europe, des traces infimes retrouvées dans des œufs, risque chimique proche de zéro, néanmoins a causé l’abattage de millions de poules sans la moindre protestation, lorsque pense que sa santé est en jeu, le bien-être animal : oublié.
D’autres cas d’abattages cités dans ce paragraphe dont en 2000, nous redoutions l’ESB (maladie bovine), les gouvernements européens en ont profité pour réguler en décrétant d’abattre tout le cheptel pour une seule bête malade, ou suspectée de l’être. Certains éleveurs bouleversés se suicidèrent. …
L’élevage, allié de la planète
Faut-il cesser de manger de la viande pour sauver la planète ?
Bannir sa consommation n’accroîtra ni les terres cultivables, ni la disponibilité de l’alimentation mondiale : les terres médiocres ou difficiles d’accès, prairies, alpages, etc. occupent 3,4 milliards d’ha où seuls les animaux peuvent les valoriser. L’élevage fait vivre 2 milliards de personnes dans le monde. …
Priver les éleveurs de leurs troupeaux les ferait basculer dans le camp des malnutris.
Les vastes prairies au sens large ainsi entretenues sont indispensables, non seulement pour notre santé, mais aussi pour celle de la planète. On peut ajouter pour la beauté des paysages.
Comment ferait la culture bio sans engrais organiques ? Bio et véganisme ne font pas bon ménage, il faut choisir. … Que deviendraient les éleveurs du Jura, leurs fruitières, les affineurs, toute une filière qui valorise des milieux difficiles en enchantant les touristes.
Des pauvres avides de protéines animales
La surconsommation de viandes n’est pas bonne pour la santé, idem pour l’abus de cuisson au barbecue, et la charcuterie en salaison déclarée cancérogène probable par le même organisme à propos du glyphosate.
En France la conso de viande a diminué de 15% depuis 1990, le coût y joue un rôle important.
La monotonie de l’alimentation des pauvres entraine des retards de croissance et autres carences qui affectent 2 milliards de personnes dans le monde. Partout la consommation de protéines animales est considérée comme un indicateur de sécurité alimentaire.
Que l’on refuse de consommer de la viande issue d’abattoirs ou élevages non respectueux du bien-être animal est louable, mais appeler à la généralisation du végétarisme est un réflexe de nantis qui ne tient pas compte des réalités du monde, ou nous nous en fichons.
Bannir l’élevage ?
Un crime contre la transition écologique et contre l’humanité

En France, les prairies occupent 14 millions d’ha, soit la moitié de la SAU (Surface Agricole Utile), permettent de valoriser des terres de second choix, jouent un rôle essentiel dans au 5 domaines : Entretien Biodiversité, Ouverture et Qualité Paysages, Sols enrichis en matières organiques, Lutte contre les Incendies en régions sèches, et Résilience face au Changement Climatique.
En France, les prairies stockent 20% du CO2 (forêts 40%). Ne choisissons pas des systèmes moins productifs, le bio nécessiterait de déforester pour maintenir le même niveau de production, ne bannissons pas l’élevage qui nous priverait de ces remarquables structures agroécologiques.
Certes, les vaches émettent du méthane, les prairies compensent.
Excellent convertisseur de céréales
Le porc et le poulet, 1ères viandes mondiales, produisent très rapidement des protéines animales de qualité nutritionnelle supérieure aux protéines végétales.
Avec 100 kg de maïs, on obtient, 1 000 œufs, ou 80 Kg de volaille, ou 60 kg de porc.
Quant aux bovins, il transforment l’herbe impropre à la nourriture humaine en nourriture  de 1er choix. Le lait indispensable aux jeunes enfants.
Respecter le travail des éleveurs
Les syndicats d’éleveurs adoptent tous les chartes de bonnes pratiques d’élevage. Un modèle de ferme familiale comme en France n’a pas attendu de telles dispositions pour se préoccuper de la santé de leurs bêtes. Pour qu’un éleveur aille bien, il faut que son élevage se porte bien.
En raison des difficultés du métier, présence 24/24h, mal rémunéré, idolâtrie urbaine des bêtes sauvages qui dévastent les troupeaux dans les milieux difficiles, des éleveurs mettent la clé sous la porte. La France se céréalise avec des rendements moindres sur ces terres devenues disponibles. La friche gagne des régions, les chemins de moyenne montagne se ferment aux promeneurs. Ils peuvent se consoler pensant que le loup a gagné, jusqu’au jour ils ne pourront plus randonner car inaccessibles, voire dangereux.
Les éleveurs sont d’intérêt général, respectons leur travail.
Un besoin crucial de lait
La fluctuation des cours, la concurrence internationale, parfois les critiques sociétales n’arrangent pas les 300 000 éleveurs français et les quelque 800 entreprises de transformation.
Les potentialités du lait sont loin d’être exploitées. La coopérative Ingredia, (A l’origine en 1949 Prospérité fermière), est pionnière du cracking du lait (fragmentation en nutriments de 1er choix), devient ainsi 3ème acteur mondial.
Sportifs, diabétiques, personnes âgées atteintes de fonte de la masse musculaire, lutte contre le cancer…. Les applications Ingredia sont innombrables.
Ingredia a fait de l’écologie et du développement durable ses priorités, la directrice travaille en partenariat avec WWF et Welfarm (Protection mondiale des animaux), crée des filiales au Canada, USA, et Singapour, ouvert une ligne bio, …
Être bon dans tous les domaines… et continuer de progresser
C’est exactement cela, la 3ème révolution agricole, cocher toutes les cases.
Bannir l’élevage serait donc un crime contre la nature et l’humanité….Passage très intéressant à retrouver dans le livre.

A l’image d’Ingredia et de bien d’autres coopératives et de syndicats d’éleveurs, en France comme partout dans le monde, se mettent en place des critères très exigeants de durabilité et de bien-être animal.
Les éleveurs ont besoin de consommateurs exigeants bien informés et de partenariat intelligents avec la société civile.
Continuer à progresser
Le chantier est loin d’être terminé. Lecture du livre conseillé pour cette conclusion.
Ne plus castrer les porcs à vif … Pratiquer le sexage des œufs … Le gavage ?
Sélection génétique (Bovins sans corne) comme le fait une coopérative bretonne Evolution.
Privilégier les animaux élevés près de chez soi.
Choisir des produits dotés d’indications de provenance.
Privilégier agriculteurs et entreprises transparente (traçabilité et qualité).
Accepter le surcoût de cette transparence, dont pour la race limousine et charolaise.
Les éleveurs ne peuvent pas s’en sortir si le travail n’est pas suffisamment rémunéré.
Qui va mettre fin au mode d’abattage rituel.
Les combats de ONG font souvent l’impasse sur ce point ?
Pas folle la guêpe, mieux vaut s’attaquer aux plus faibles que soi.
Soulever l’écran de leurs campagnes de communication. (Qui les financent, dans quel but ?)
La pureté des militants laisse place à d’autres logiques, beaucoup moins désintéressées.

Fin page 246


La quinzaine des dernières pages de ce livre ne peuvent pas se résumer :

Petit bréviaire de la troisième révolution agricole. Pages 247 à 255
(Ou autre manière plus condensée pour résumer ce livre.)

Pistes bibliographiques. Pages 257 à 260

D’où « Copier-coller » de ces pages ci-dessous.