Ou la 3ème
révolution agricole par Sylvie Brunel
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l’ordre des chapitres
Résumé
immanquablement lié à la sensibilité de chacun, il ne remplacera pas la lecture
de ce livre pour se forger une opinion personnelle. (En
rouge, ajouts d’opportunité MV.)
1. Ceux qui nous nous
nourrissent tienne notre avenir entre leurs mains
Réalisons-nous tout ce que nous devons à
nos paysans ?
Nous les maltraitons, ignorons, méprisons, pourtant ils nous nourrissent, ils façonnent
la nature.
En 2050, le monde sera composé majoritairement d’urbains, 2 sur 3. Actuellement
les paysans représentent la moitié du monde, deviendront minoritaires et devaient
nourrir 10 milliards de personnes.
Marcher pour le climat, c’est marcher pour l’agriculture.
Chaque jour, de nouveaux bio agresseurs
apparaissent dans le monde. Se résigner à mourir de faim ou faire confiance à
ceux qui nous nourrissent ?
Rien ne remplace le bon paysan, un monde sans paysan ne sera pas viable.
La troisième révolution agricole se fera avec et par les paysans, pas sans eux,
ni contre eux.
2.
Nourrir l’humanité en protégeant la planète
Près d’un milliard de personnes
souffrent toujours de faim.
La démographie, multiplication des crises climatiques rendent la question plus
aigüe.
Sommes-nous prêts, nous qui rêvons de bonnes vieilles fermes, bio, semences
paysannes, circuits courts. … Ils ont leur place, mais pas suffisants.
En France, neuf dixièmes vient de l’agriculture industrielle, trois quarts des
achats alimentaires en grande surface.
Se replier sur le local serait risqué ? La sécurité alimentaire repose sur
des échanges afin de pallier aux aléas climatiques.
Il faut inventer des solutions nourricières pour demain. Les solutions d’hier
prêtes l’emploi sont remises en question. Il faut investir massivement dans la
recherche.
La troisième révolution agricole doit réconcilier l’écologie, l’agronomie,
l’économie et le social, la ferme et la firme.
Une
question agricole stratégique : les six F
Nourrir la planète (food), nourrir les animaux qui nourrissent les hommes
(feed), respecter, voire créer de la biodiversité (forest), verdir la chimie
(fiber), et l’énergie (fuel), avec des ressources renouvelables, réparer la
planète (fix).
3.
Continuer à produire et à échanger
« Les sept (sur dix ?) plaies d’Egypte nous guettent toujours. »
Certes, nous vivons dans un monde d’abondance pour ceux qui peuvent acheter à
manger.
La peste porcine tue des millions de porcs en Chine sans provoquer de désastre,
la Chine a les moyens de pallier à ce problème, dont via producteurs bretons
qui ont longtemps souffert des prix déprimés par une concurrence déloyale.
Si la Chine peut importer, c’est parce que le monde produit suffisamment.
Subsistent
820 millions de malnutris et 2,5 milliards manquent de nutriments essentiels.
La faim silencieuse liée au pouvoir d’achat insuffisant peut prendre le visage
de l’obésité.
Les risques les plus faibles se situe en Israël, suivi par la France, l’Espagne
et le Japon.
La France a l’une des agricultures la plus sûre.
Revenir à une agriculture d’avant ? Vers de la pomme, lait tourné ou trop
gras, pain moisi, l’ergot. Ergot ou « feu de St Antoine », peut-être
à l’origine d’une tragédie à Pont St-Esprit en 1951.
Mieux
avant ?
Les
pénuries régulières obligeaient le stockage de sucre, farine, pâtes et
conserves. 1954, Mendès France impose un verre de lait aux petits français, à
l’époque la gnole était censé donner des forces. …
Faible diversité alimentaire encore dans les années 1970.
Tout se passe comme si les classes aisées l’avaient totalement oublié.
Le consommateur (aisé) plébiscite la vente directe plutôt que l’hypermarché,
mais généraliser en bannissant l’agriculture conventionnelle conduirait à la
malnutrition.
« L’agriculture biologique, l’agroécologie, et surtout la permaculture
suscite un engouement à la mesure de la méconnaissance qui l’entoure. »
Est-ce suffisant pour nourrir le monde urbain ?
Elevage intensif adopté après-guerre pour nourrir des populations affamées est
dénoncé, mais ne pas tout mettre sur le même plan, pour certains éleveurs, le
bien-être de leurs animaux conditionne leur propre bien-être, ne détruisons pas
tout !
La faim d’aujourd’hui
Même en France, la faim se fait plus discrète, 9 millions de personnes n’ont
pas trois repas équilibrés par jour.
Dans l’histoire de l’humanité, la famine a toujours été une arme majeure.
Des révoltes frumentaires partout dans le monde, plus de 30 pays les ont vécus
en 2007/2008.
Quand la Chine se reverdit. …
Le défi alimentaire nous menace, la Chine le sait. La Chine mise sur un
gigantesque programme, la route de la soie. Elle achète des terres, des firmes
stratégiques partout, profitant de notre opposition aux pesticides, elle
prend possession de leurs fabricants.
Xi Jinping qui veut devenir empereur a connu la misère des campagnes au temps
de la Révolution culturelle.
Le rôle essentiel des grandes cultures
Continuer d’augmenter les disponibilités alimentaires, améliorer la qualité
alimentaire et sanitaire est un impératif. Ceux qui ont faim sont ceux qui
n’ont pas de pouvoir d’achat dans un monde d’abondance. En augmentant les
quantités disponibles ont fait baisser les prix.
En France, elles stockent un quart du carbone capté dans le sol, ce qui peut
être amélioré par des haies et arbres entre les parcelles, et généralisation
des cultures intermédiaires pièges à nitrate.
Les filières céréalières s’interrogent sur les moyens de renforcer leurs
services écologiques.
Un ha de maïs produit 15 tonnes de nourriture quand il est bien géré, sans
abîmer la planète, sans épuiser le sol et nuire à la biodiversité.
On entretient les sols par des rotations intelligentes de cultures, fertilisant
à base d’engrais verts, ou fumure organique quand on est bio.
En bannissant l’élevage, on bannirait les engrais organiques ce qui
compliquerait l’agriculture bio.
L’erreur de l’empreinte écologique
Des indicateurs comme l’empreinte écologique sous-estiment la capacité des
civilisations à inventer des systèmes résilients et régénératifs.
Entre 1950 et 2010, la production mondiale a été multipliée par 3,5, mais les
terres cultivées n’ont progressé que de 13 % (multipliée par 1,13) !
Maïsiculture, riziculture, légumineuses, vergers, prairies. … fournissent des
quantités importantes de nourriture sans épuiser les sols.
Ne jamais oublier les paysans
Pour moderniser l’agriculture et susciter la prospérité dans les campagnes, la
recette est connue, l’Etat doit avoir la volonté d’investir dans l’agriculture
familiale paysanne, dont la formation.
Partout où on leur donne les moyens, les paysans sont en train de sauver le
monde.
La Grande Muraille verte
Baobabs, palmiers, nérés, karités, acacias conservent leur feuillage en saison
sèche, fixe l’azote dans le sol, nourrissent les troupeaux.
Pour assurer la transition écologique, de bonnes semences
Le premier savoir du paysan n’est-il pas d’être climato-intelligent, ne
serait-ce que pour préserver son outil de travail ? Ce sont les moyens qui
manquent, pas l’ingéniosité.
L’accès à de bonnes semences demeure un impératif crucial. Il faut de longues
années pour améliorer les plantes cultivées.
Le maïs est un bon exemple, semence traditionnelle 1,6 tonnes/ha, hybride 10
tonnes/ha.
Le catalogue semencier français en compte près de 2 000 variétés !
Beaucoup d’étudiants travaillent l’été à la castration du maïs.
Les fabricants de semences ne sont pas que des multinationales, mais aussi des
entreprises familiales. Les semenciers travaillent de plus en plus sur de
nouveaux critères, pas seulement la productivité, sur les ravageurs comme hier,
aussi sur l’adaptation au changement climatique.
En France, des mouvements écolos accusent les hybrides de bien des maux. …
Le génie génétique, une nécessité
Aujourd’hui,
le monde entier investi dans le génie génétique pour faire face aux défis
environnementaux.
L’hypocrisie
Le Bt, (Bacillus thuringiensis), est une bactérie insecticide très répandue
dans la nature, identifiée depuis un siècle. Introduit dans le Maïs,
devient l’un des chevaux de bataille des ONG. (Têtes de mort, champs dévastés.)
Aujourd’hui le Bt est présent en jardinerie, présenté comme écolo.
Les agriculteurs espagnols et portugais ont le droit de cultiver du maïs Bt,
moins d’insecticides, moins de fioul. …
Ne soyons pas hypocrites, faucher les champs qui testent les nouvelles
variétés, détruire les labos qui les étudient, c’est agir contre l’intérêt de
la biodiversité.
Aujourd’hui, le consensus anti-OGM s’effrite chez les écolos, notamment chez
les Verts allemands.
Miracle de la semence
Croire que nous allons perdre l’infinie
diversité du vivant relève du fantasme. La sélection variétale a toujours été
le pilier de l’agriculture depuis le néolithique.
Sans bonne plantes, sans bonnes semences, il ne peut y avoir une troisième
révolution agricole.
4.
Du productivisme à l’écologisme
La troisième révolution agricole est bien différente des deux premières, qui
furent d’abord d’augmenter la production.
Les
deux premières révolutions agricoles
L’auteure retrace l’historique de ces
deux premières révolutions.
Aux 18ème et 19ème siècle première révolution.
Le seconde se produit après la seconde guerre mondiale grâce au plan Marshall.
… Puis la Politique Agricole Commune (PAC). …
La modernisation triomphante permet d’en finir avec la pénibilité. …
L’auteure conclut au sujet de la seconde révolution :
Cette politique agricole volontarisme, si bien qu’au tournant des années 1980
la surproduction, fait s’effondrer les prix. Mise en place des quotas,
financement de jachères, détruire des montagnes de beurre, de lait, de fruits,
conquérir de nouveaux marchés.
La prise de conscience écologique
La fin de la guerre froide en 1991 voit naître un espace mondial et
l’apparition de nouveaux géants économiques. … Et nouvelles inquiétudes
centrées sur la question environnementale.
Le premier sommet des Nations unies (juin 1992) accouche d’une déclaration sur
les forêts, et de trois conventions environnementales : - Changement
climatique, - Biodiversité et – Désertification.
Pour l’agriculture, le grand crédo du libéralisme sonne le glas des protections
européennes, fin des quotas, ouverture des marchés.
Avec l’ouverture de l’Inde en 1991 et montée en puissance de la Chine, les ONG
environnementales sortent de leur niche anglo-saxonne et deviennent des agents
au niveau mondial.
Pour émouvoir et mobiliser, il faut crier au désastre. … La lutte contre la
faim passe au second plan.
De nouvelles attentes
Les agriculteurs ont relevé le défi de la sécurité alimentaire, tous les acquis
passés : oubliés !
Chauffé à blanc par l’émotion écologique, le citadin hait produits
standardisés, certes, parfois affadis, nostalgie des fermes d’antan. …
La nature bénéficie d’une vénération sans limite. …
La modernité technicienne s’arroge droit et pouvoir de réécrire l’inscription
de l’humanité sur la terre. La technique, le progrès, la science ont suscité la
peur.
Plus notre niveau social est élevé, plus on aime la nature.
Transparence, traçabilité, authenticité deviennent des maîtres mots de
l’alimentation.
Les discours deviennent de plus en plus virulents.
Les arbres suscitent une fascination croissante, les forestiers vivent des
jours difficiles.
Toute forêt est perçue comme bénéfique, même pour les déprises rurales où les
broussailles et taillis sont source d’incendie. Mais seules les forêts
jeunes entretenues sont efficientes pour transformer le CO2 en oxygène.
Aujourd’hui, Ecologie = Nature. …
Pourtant, un paysage cultiver avec intelligence est bien plus efficace
écologiquement.
Nos paysages sont d’abord et avant tout un héritage façonné par les paysans.
Tous ces paysages magnifiques sont le pur produit de l’ingéniosité humaine.
(Forêts des Landes, des Cévennes, marais poitevin, la Dombes, la Camargue
« sauvage ».)
La montée des peurs
Les pesticides deviennent l’ennemi à
abattre. Le « c’était mieux avant » toujours et partout.
Peur de l’empoisonnement, des pollutions, pénurie d’eau, changement climatique.
…
En France la mobilisation citoyenne atteint un tel niveau que le gouvernement en
rajoute pour conquérir électorat cultivé des villes. Ceci au détriment de
l’agriculture française face à ses voisins européens.
Un productivisme haï
Le monde agricole sauveur il y a quelques années devient empoisonneur et
pollueur. Renversement incroyable de l’opinion publique. Le mot
« traiter » est toxique pour les plantes et les animaux, n’est pas
toxique pour les humains quand ils sont malades.
Le gouvernement mise sur le bio et agroécologie, pas si simple du point de vue
faisabilité.
Multiplication des impasses techniques, on ne sait plus protéger le colza, les
abricots, les cerises.
Suspicion des voisins sans limites, même pour le bio quand ils veulent ouvrir
un poulailler en plein air, sauver des plantes avec un pulvérisateur, utiliser
des chevaux qui attirent des mouches.
Les gâtés (les cavés ?) s’inventent des interdits, la mode du
« sans ». …
Les industriels exploitent de nouveaux marchés avec des aliments exotiques
parés de toutes les vertus.
Le discours simpliste, la nature souffre, l’homme est mauvais et l’agriculteur
encore pire, fait recette.
Une France dont l’agriculture souffre
En Europe, en France, où la nourriture a cessé d’être stratégique, on se
« désagriculturalise » comme nous nous sommes désindustrialisés.
Contradictions, d’un côté augmentation de la forêt suite à la déprise agricole
en France, de l’autre importations de nourritures liées aux déforestations en
Amazonie ou Asie du Sud-Est.
En 2014, sanctions contre la Russie à cause de l’annexion de la Crimée
pénalisant les agriculteurs, réconciliation cinq ans plus tard avec Poutine,
entretemps Russie devenu 1er exportateur mondial de blé.
Selon un hebdomadaire anglais, l’agriculture familiale française (exploitation
80 ha ou cheptel bovins 50) occupe la 1ère place au monde en terme
de durabilité des systèmes alimentaires.
Les éleveurs se découragent, la France se céréalise, ce n’est pas forcément
meilleur pour l’agriculteur. Chaque territoire a ses atouts dont les zones
défavorisées de montagne qu’il faut aider.
La ferme France avec sa diversité de production (450 AOP, des labels rouges),
détient le record mondial des signes qualité, mise à mal par la contestation de
sa propre population et la concurrence via traités internationaux (CETA,
Mercosur).
Perdre des marchés, et importer de plus en plus n’est pas un modèle durable.
5.
La nécessité de conserver une agriculture
compétitive
Tous les paysans du monde ont besoin de vendre pour dégager de la trésorerie.
En Chine, des millions de paysans sont sortis de la pauvreté grâce au
e-commerce.
Des normes sanitaires impitoyables
Exemple Lubrizol près de Rouen en octobre 2019, les fumées toxiques ont été un
drame pour les maraichers et éleveurs, notamment pour le bio où les produits
ont été détruits, suivie d’une perte de confiance des clients.
Les producteurs conventionnels s’en sont mieux sortis via les coopératives
mieux armées. En contrepartie, ces coopératives imposent aux producteurs des
normes strictes de qualité.
Il en va de même pour les gros importateurs de céréales (dont Maghreb), le blé
doit obéir à des cahiers des charges redoutables. En cas de non-conformité
la marchandise est refusée.
Les Etats Unis (et la Chine) protègent leur agriculture (et leurs économies)
via contrôles sanitaires zélés.
Dépendre de la nature et des marchés
Prix trop bas, débouchés incertains, l’arboriculteur n’organise pas la récolte
qui serait à perte.
La météo (grêle ou canicule) peut détruire la récolte.
Aucune profession n’est aussi dépendante de la nature et des marchés.
Parfois le paysan reçoit peu et longtemps après, sauf quand il est défendu par
une coopérative.
En France la loi EGALIM d’octobre 2018, censée permettre aux producteurs d’être
payés selon le coût de production a d’abord favorisée la grande distribution.
Les hypers en profitent pour réenchérir les fruits et légumes dont le bio, la
grande victime, les Gilets jaunes l’ont montré, le consommateur défavorisé.
Des distorsions préjudiciables
Les quatre centrales d’achat de la grande distribution imposent leurs prix aux
producteurs.
Avec un double étiquetage (prix d’achat / prix de vente), le consommateur
verrait où se produit la culbute.
Coût de la main-d’œuvre française plus élevée par rapport aux autres pays
européens, composer avec la libéralisation des marchés devient difficile.
Non cité dans le livre, le scandale des entreprises
d’intérim pour saisonniers, (esclavage moderne) enquêtes journalistiques en cours
(mi-juillet 2020) au niveau européen.
Une entreprise espagnole d’intérim saisonniers avec quelques clients dans le
Gard soupçonnée de fraudes sociales estimées à 112 M€.
Une entreprise agricole landaise, reine de la carotte bio sur une exploitation
de 1 500 ha, où les conditions de travail des saisonniers seraient
horribles, chiffre d’affaire 47 M€ en 2017, subsides européens 360 K€ en 2018.
Pour cette dernière, nous sommes loin de l’agriculture familiale française
superficie 80 ha !
L’Europe fermait les yeux sur cet aspect « dumping social » pour
rester correct ! ?.
Nourrir
les régions structurellement déficitaires
Le fait que la France dévisse en matière agricole sur les marchés mondiaux
n’inquiète nullement une « autre » agriculture. Pour eux la vocation
de l’Hexagone n’est pas de nourrir le monde. La réalité est plus complexe. …
Exporter permet de maintenir une agriculture compétitive et de qualité.
Le ventre de Paris
Trois
quarts des achats se font en grande surface, si la Bretagne généralisait les
circuits courts, elle ne pourrait écouler que 7% de sa production, de quoi
vivraient ses agriculteurs, le reste du pays puisque la Bretagne nourrit un
français sur trois.
A l’inverse, circuits courts en Ile de France, seulement 6 % des besoins
produits localement.
Production locale 240 000 tonnes de fruits et légumes, besoin 2 millions
de tonnes.
Ou comme Causses, épiceries fines, lancées en 2017 par Alix Roux de Bézieux
après une carrière dans la finance, ne peuvent trouvées une clientèle que dans
les quartiers très aisés et branchés.
6.
La vente directe et les circuits courts, oui. …
mais jusqu’où ?
Vendre ce qu’on produit soi-même, exalter la fierté du producteur, c’est un
mouvement universel face à l’industrialisation mondiale de l’alimentation.
En Corée du Sud, aux Emirats arabe unis, les consommateurs sont prêts à payer
plus cher les produits locaux.
La renaissance d’une agriculture de terroir
La France aime sa gastronomie, le tourisme à la ferme s’envole.
Des exemples intéressants ne manquent pas.
L’agriculture se disneylandise, elle attire les jeunes qui ont envie de se
lancer dans un projet personnel.
Soit ils reprennent et réinventent la ferme familiale, soit viennent des
grandes villes après avoir fait des études classiques, non gastronomiques,
réinventer la ruralité, faire revivre un village vidé par l’exode rurale.
Parfois de belles réussites à encourager et à reproduire.
Des modèles fragiles
En France, comme dans toute l’Europe on réinvente le pays du Père Noël.
Beaucoup d’énergie nécessaire souvent non rémunérée, la cueillette à la ferme
fonctionne quand la météo est bonne, quand il pleut, absence de clients,
les fruits et légumes à point sont perdus.
Aucun agriculteur ne peut compter uniquement que sur les débouchés locaux. Ne
pas mettre tous ses œufs dans le même panier !
Monter en gamme, vendre cher des produits locaux
C’est seulement dans les grandes villes où l’on peut trouver les classes
moyennes supérieures prêtes à payer de façon durable le prix d’une nourriture
d’exception.
En région, ça fonctionne avec la présence des touristes, hors saison il faut
réduire la voilure ou fermer.
La vente directe est souvent un plus, ne fait pas vivre la famille, surtout
quand l’exploitation est grande. Il faut être prêt à faire du quasi bénévolat
sans jamais prendre de congés.
Cela n’empêche nullement la multiplicité d’initiatives salutaires.
Cocher les bonnes cases
Les agriculteurs rivalisent d’ingéniosité pour court-circuiter les centrales
d’achats. Des magasins paysans éclosent. Les grandes surfaces réagissent en
créant des petites surfaces de proximité.
Au sein du bio, la guerre fait rage, campagne publicitaire coûteuse pour
expliquer le bio business. Les consommateurs n’ont pas été sensibles à ce
message au second degré, ils ont mis tout le monde dans le même sac au point de
discréditer le bio.
Reprendre l’initiative
Le paysan en a assez d’être instrumentalisé.
De nouvelles coopératives reprennent possession de la commercialisation.
« C’est qui le patron ? ! », « En direct des
éleveurs »
Filières, marques, coopératives inventent des « zones protégées »
pour mettre des marchandises à l’abri d’attaques et campagnes de boycott avec
de nouveaux référentiels cochant toutes les cases (labels, chartes,
engagements, codes de bonne conduite).
Les modes alimentaires manquent de nuances, tout ce qui contient du gras, du
sucre est mal noté, pas si simple !
Le Nutri-Score, sous couvert de lutte contre l’obésité, donne une valeur morale
qui peut stigmatiser certains aliments. « De tout un peu » doit
rester la bonne devise !
Rester nourricier pour tous avant tout
On peut disneylandiser tant qu’on veut la production alimentaire. … la vocation
de l’agriculture est d’abord d’être nourricière. Il faut que les producteurs
puissent vivre de leur travail.
Si tout le monde veut monter en gamme, le marché va s’engorger, l’acheteur ne
pourra pas suivre.
Les contempteurs de l’agriculture « productiviste » ont beau jeu de
souligner les difficultés économiques rencontrées par les bons élèves qui souffrent
des prix volatils, d’un endettement croissant et quelquefois insoutenable.
Des grandes coopératives semblent avoir oublié qu’elles devaient être d’abord
au service de ses adhérents en se transformant en grosses machines investissant
mondialement.
Les faits montrent que l’« autre agriculture », l’agriculture
« alternative » n’est pas la panacée.
L’agriculture, bio ou conventionnelle, souffre de la guerre des prix que mènent
les grandes surfaces.
Le marché bio reste rémunérateur tant qu’il y a suffisamment d’acheteurs prêts
à payer plus cher une alimentation de qualité. Il va s’engorger si trop de
producteurs bio s’engouffrent sur ce marché.
Ne pas régresser
Il faut allier durabilité environnementale, qualité gustative, sécurité
sanitaire, tout en maintenant un prix abordable.
Pas de solution miracle, cantines scolaires et de maisons de retraite bio
soutenues par des municipalités militantes qui ont les moyens d’en payer le
prix, vivre de la terre devient de plus en plus difficile.
L’emblème du pommier
Le nombre de personnes travaillant dans l’agriculture ne cesse de se réduire,
cercle vicieux, perte d’influence politique, ce qui contribue à leur
disparition.
Il est bien loin le temps de la force tranquille de Mitterrand en 1981 et de
Chirac avec l’emblème du pommier en 1995.
Aujourd’hui, brandir une pomme renvoie aux multiples traitements, alors que par
le passé la pomme avait du « goût et était saine ». C’est oublier les
vers et moisissures qui la rendraient invendable.
Calomnie et parts de marché
Biocoop fût condamné en justice pour avoir dénigré les pommes conventionnelles.
Récidive en 2019, cette fois pour dénigrer des pommes vendues par des
concurrents bio.
Si le bio est importé de pays lointains, souvent il est bio que de nom.
Les pomiculteurs sont presque tous intégrés dans la charte des vergers
écoresponsables. Il serait plus utile d’informer les consommateurs au lieu de
les enfermer dans des préjugés.
Pommes de luxe japonaises
« Pollinisation manuelle, sélection
d’un seul fruit par bouquet, effeuillage, ensachage individuel sur l’arbre
pendant 2 mois … se vend une fortune à Tokyo ou à Taïwan. »
Cofruid’oc vend pommes, poires, asperges et fraises de Petite Camargue, une
coopérative résolument engagée dans la transition agroécologique.
Souhaitons nous les pommes japonaises ?
La Golden tant critiquée peut être délicieuse quand elle vient des Alpes ou du
Limousin.
Associer les modèles plutôt que les opposer, mais toujours viser
l’excellence, telle est la voie de la troisième révolution agricole.
7.
Les limites du bio
L’agriculture biologique, fondée sur le
refus d’utiliser des produits chimiques de synthèse, a le vent en poupe.
Une progression exponentielle… qui part de très bas
En 2013, 3,9% de la SAU (Surface Agricole Utile), en 2019 10% de la SAU, soit
2,8 Mha.
Le gouvernement a décidé que la restauration publique comporterait 22 % de bio
en 2022.
Et 15 % de la SAU converti en bio.
Selon l’Agence Bio, tout va pour le mieux…, les « people » et médias
adorent le bio.
Le bio permet souvent, étant vendu plus cher que le conventionnel, de
rentabiliser des petites surfaces, des zones défavorisées.
Fenêtre d’opportunité avec des limites.
Un mode de production pas aussi propre qu’il ne le revendique.
Réponse à une attente sincère, dose d’amnésie, avant c’était mieux ?
Oui, par le passé jusqu’en 1970, les traitements étaient costauds, depuis les
protocoles ont bien évolués.
Le bio utilise des traitements autorisés en bio, neutre ?
Certes, les produits naturels de traitement sont généralement moins violent
pour la nature, mais Dame Nature détient aussi de puissants poisons.
Le bio ne met pas le monde à l’abri des risques. Ces risques augmentent avec la
mondialisation et le changement climatique.
Un bilan environnemental discutable
Le bio est traité avec des produits naturels moins efficaces, nécessité de
traiter plus.
Parmi les traitements naturels interdits, (risque Parkinson ?), géraniol,
pyrèthre, roténone.
Le sulfate de cuivre, autorisé en bio, n’est pas sans danger. Les
pouvoirs publics veulent en limiter l’emploi, mesure contre laquelle les
bios se battent.
Ce que le bio économise en pesticides est remplacé par du travail manuel ou
mécanique.
Sans recours à la chimie avec pression parasitaire forte ?
Le bilan environnemental comparé bio/conventionnel dépend de ce que l’on prend
en compte : Machines, labours, temps passé, recours aux travailleurs
équatoriens (carottes bio des Landes, par exemple).
…
Le risque d’empoisonnement
Les produits bio sont plus exposés à la contamination, non traités, ils se
conservent moins bien. Risque de moisissures ou de plantes indésirables …
Le bio a une obligation de moyens, pas de résultat, contrôles plus limités que
pour le conventionnel.
Une
niche utile … mais qui doit rester une niche
Pour le bio, les attaques des bio agresseurs peuvent être contenues tant que la
majorité reste conventionnelle, celle-ci offrant un environnement sécurisé. Si
tout le monde désarme, nous reviendrons aux attaques massives des cultures et
élevages.
Le consommateur le sait-il ? Les
bananes bio d’Haïti reposent sur l’exploitation des femmes et enfants, le thé
vert de Chine subi un grand nombre de traitement qui ne seraient pas autorisés
en Europe.
Mieux vaut le riz de Camargue quand on sait ce qu’autorisent les législations
d’Inde, Chine, Brésil. Donc se méfier des produits bio venant de pays lointains
qui ne respectent pas toujours les normes sanitaires imposées en Europe.
Une sale affaire en 2011 dans le nord de l’Allemagne imputée aux
concombres espagnols, cette crise alimentaire provenait de haricots germés
contaminés au E. Coli, importés d’Egypte.
Vers une pression accrue sur les prix
C’est encore le marché qui décide à grande échelle, quand le prix du blé
s’envole, le bio n’en tire pas profit. C’est ce qui se passe pour le blé dur en
2019, les cours flambent à cause d’une mauvaise récolte au Canada, la France
n’a pas pu répondre à l’Afrique du Nord et l’Italie, car les agriculteurs ont
réduit les surfaces après 3 mauvaises années. La culture du blé dur est
aléatoire (météo et maladies).
Opposer le conventionnel au bio n’a pas de sens, les deux modes de productions
travaillent ensemble pour trouver des réponses aux attentes sociétales.
Il n’est pas acceptable que les thuriféraires du bio se croient obligés de
discréditer les « conventionnels » pour justifier le prix plus élevé
de leurs productions.
Il est à craindre que le bio ne tue le bio par l’effet mécanique du marché.
Tant qu’il y a des clients aisés pour acheter le bio produit, tout va au mieux
pour le bio, s’il y a surproduction bio ? (Retour aux quotas ?)
Un atout pour les milieux difficiles
Passer à 15% de SAU en bio, souhait gouvernemental, c’est choisir de produire
moins à l’ha, donc choisir d’utiliser plus de territoire. …
Il faudra aussi plus de main-d’œuvre, créer un « service civique
rural » façon Mao (Révolution culturelle) dont Xi Jinping se souvient pour
y avoir perdu son père.
Passage peu gentil pour les écolos de salon ! « Mais ce serait une bonne façon d’occuper les
marcheurs du climat, qui rêvent de permaculture et d’agriculture naturelle.
… »
Pour l’agriculteur (fin limier), le bio est souvent un moyen de valoriser des
terres à faible potentiel, le bio bénéficie de soutiens financiers (quand les
aides sont versées) pour des raisons politiques. Opportunisme + marché dictent
le choix.
Les médias s’émerveillent devant cette reconversion massive.
Rester accessible pour tous
Prôner des systèmes élitistes en termes de prix et de quantités, des modèles
qui supposent plus de main-d’œuvre, n’est ni généralisable ni durable.
Avoir pour objectif de diminuer les doses de pesticides est une bonne chose,
mais l’agriculture conventionnelle doit rester prudente, l’opinion publique est
versatile, le jour où elle aura pris conscience de la réalité du bio, le sens
du vent pourrait tourner ?
Généraliser le bio n’est donc, ni démocratique, (une nourriture plus chère
exclue les pauvres), ni bon pour l’agriculteur, (ne peut espérer bien vendre
qu’en restant dans cette niche bio).
La France ne peut pas devenir le musée de l’agriculture, le bio, le
local, le circuit court restent seulement des niches utiles à exploiter à titre
expérimentations et à titre de solutions locales.
8 Ne pas
risquer le retour des pénuries et des contaminations
Les pesticides sont désormais honnis, pas un jour où leurs
méfaits sont dénoncés.
Pour un paysan, y compris en bio, un nombre croissant de molécules interdites
(dont pour les cerisiers et pêchers), pourtant autorisées chez nos voisins
européens. Les pêchers de la Drome sont dévastés, tandis que gagnent la friche
et l’incendie.
Le désarmement face aux bio-agresseurs complique durablement le travail
agricole.
L’opinion publique est vent debout contre les pesticides.
Les contaminations bactériologiques ont été et restent meurtrières
Pourtant les pesticides peuvent rendre service à l’humanité.
Les agriculteurs instruits des risques pour leurs récoltes et animaux y voient
l’équivalent des médicaments que nous prenons en cas de maladie.
Ceux qui tiennent les média crient plus fort en jouant sur les peurs que ceux
qui essayent d’expliquer avec rationalité. Au 19ème siècle en
Irlande, le mildiou a tué 1 million de personnes, chassé autant d’irlandais
vers l’Angleterre et l’Amérique, donc immense crise environnementale.
Crise du phylloxéra, venu d’Amérique a détruit presque tout le vignoble
français fin 19ème.
Le mal des ardents (feu de St Antoine) terrifiait les européens, en 1951 à Pont
St Esprit avec probablement l’ergot du seigle. Un quart des récoltes mondiales
déciment encore les populations pauvres.
Ce ne sont pas les pesticides qui doivent être remis en cause, mais les
protocoles d’utilisation.
Le paysan français doit respecter les protocoles.
Le mildiou, les pestes menacent en Europe, désarmer nous expose à des risques.
Trouver des alternatives est une évidence, laisser faire la nature serait un
crime contre l’humanité. (Voir Trump et la Covid-19 !
Ajout MV)
Monstrueux moustique
Bâtir une réglementation exigeante, oui ! dénoncer par principe les pesticides,
non ! ce serait oublier d’où nous venons. (Celui
qui oublie le passé est condamné à le revire !)
Dans le monde entier, ce sont les enfants qu’on envoie dans les champs plutôt
qu’à l’école pour chasser les ravageurs. Les mairies distribuaient de la
bouillie arsenicale contre les doryphores.
Alors, oui les pesticides ne servent pas à faire des câlins aux doryphores,
même si entretemps les insectes sont devenus nos amis et que nous déplorons
leur disparition, syndrome de l’essuie-glace devenu propre.
Le monde des insectes comptent aussi les plus terribles ennemis de l’humanité.
Curieusement, quand le moustique tigre gagne la France, plus personne ne
s’interroge sur l’opportunité des pulvérisations. Nos préoccupations sont
hiérarchisées et à géométrie variable.
Protéger la nourriture et l’eau potable, une impérieuse nécessité
L’agriculteur qui utilise des produits de traitement le fait exactement
pour les mêmes raisons que les agences sanitaires : nous protéger.
Au tournant des années 1970, face à la faim, la peur de manquer, il a fallu
parer au plus pressé, lutter contre la pauvreté de masse. 1969, loi Godefroy,
contrôle bactériologique du lait.
1960 les cancers de l’estomac étaient l’une des 1ères causes de
mortalité, hélas remplacés par d’autres où nos habitudes de consommation jouent
un rôle déterminant, mais grâce à l’amélioration de l’alimentation et de
l’hygiène, l’espérance de vie mondiale s’est accrue.
Ce n’est qu’à la fin du 19ème qu’on commence à comprendre le
lien entre l’eau de boisson contaminée et le choléra.
Infos MV
A Vallabrix au milieu du 19ème, l’eau de la fontaine, seule source
publique d’eau de boisson, étaient verdâtre, épidémie de choléra à la même
époque. …
Rapporté
en bas de la page 9 de :
https://www.vallabrix.com/wp-content/uploads/2013/09/Couradou-de-Vallabrix-2013-09-V14.pdf
Protéger l’eau ! ?
L’ancien captage municipal est en libre-service, il était utilisé amplement
pour laver les sulfateuses (si ce n’est pas vidange) et machines à vendanger, une
« hérésie » environnementale difficile, voire impossible, à faire
partager. Il a fallu des sécheresses à répétition et limitation du temps
d’utilisation pour que ces pratiques soient moins courantes !
Installation pompage non protégée à minima par un clapet antiretour qui
empêcherait le siphonage de la bouillie de pesticide d’une sulfateuse à arrêt
du pompage. Le faire remarquer donne l’impression de parler une autre langue,
personne ne semble comprendre le danger ! ?
Il me semble que sur les emballages de pesticides le protocole, de vidange et
rinçage des sulfateuses, est rappelé ?
On dira que les mauvaises habitudes prises dans les années 1970
perdurent !
Être attentif à la protection de l’eau, ou de ce bien commun vital, ne
remet pas en cause le mode de travail des agriculteurs conventionnels par
ailleurs. Nous devons penser à eux, sans idées toutes faites à priori, en
retour ils doivent aussi penser à nous en ce qui concerne le bien commun.
Les protocoles rigoureux des industries agroalimentaires
Elles
n’ont pas droit à l’erreur sous peine de campagnes de dénonciation et de
boycott impitoyables (Lactalis fin 2017).
Personne ne meurt de boire du soda ou de manger des chips, sinon à petit feu.
En revanche, les risques venants de conserves artisanales, de fromages au lait
cru insuffisamment contrôlé, des légumes contaminés par des engrais organiques,
des viandes crues parasitées peuvent être immédiats et fatals.
Promouvoir d’autres modèles que l’agriculture conventionnelle est une bonne
chose, mais il ne faut pas que cela devienne une idéologie ou un dogme qui
rendrait aveugle.
Un usage de plus en plus raisonné
Désarmer les protections que nous avons mis 50 ans à édifier, c’est risquer un
retour en arrière en oubliant le passé.
Depuis 1950, la toxicité moyenne est divisée par 8,5, les doses à l’ha divisées
par 34.
Depuis 1990, la quantité utilisé divisé par 3, alors que la production a été
multipliée par 2.
Un éleveur bio demande une dérogation pour administrer un antibiotique à une
vache malade, si ce n’est pas possible, la vache souffre et peut contaminer
tout le troupeau.
Si la quantité de pesticides a remonté après avoir baissé, c’est à cause de
l’interdiction de pesticides plus efficaces remplacés par d’autres qui
nécessitent plus de traitements.
La France assure le 5ème de la production européenne, est au 9ème
rang de pesticides à l’ha.
Bien sûr les pesticides sont dangereux, c’est leur fonction 1ère,
l’essence et la lessive sont dangereuses, personne n’est sensé l’avaler !
Quand un citadin voit un agriculteur déguisé en cosmonaute, il se met en
colère !
Ce déchainement contre les pesticides confine à l’irresponsabilité collective.
Les maladies graves touchent bien d’autres catégories professionnelles.
Les cas de Parkinson sont plus fréquents chez les travailleurs agricoles, ceci
interpelle.
Pour autant, faut-il bannir les pesticides en bloc, alors qu’il n’y a pas
d’agriculture sans protection des cultures ?
Glyphosate et agriculture de conservation
Ce glyphosate, utilisé depuis 40 ans, déchaine les passions, la France voudrait
l’interdire avant 2021 ? (Recherches SV, le glyphosate
pur ne tue pas les abeilles. Cocktails commerciaux avec les additifs ?)
Pourtant les autorités sanitaires ont rappelé son innocuité, sauf une, que dans
des conditions normales d’utilisation. …
Généralement, le glyphosate est utilisé en interculture pour se débarrasser des
plantes indésirables, on laboure de moins en moins.
Le non travail du sol, l’allongement des rotations, le semis direct sous
couvert et la gestion des effluents d’élevage sont les 4 piliers de
l’agriculture de conservation.
De nombreuses structures réfléchissent à des alternatives durables « pour
une agriculture durable », dans l’attente de validation, difficile de se
passer du glyphosate.
Vive les pavots !
Le labour a été inventé pour se débarrasser des plantes indésirables en les
enfouissant. S’en priver serait au détriment des rendements (dont coquelicots)
et qualité sanitaire (danger du datura pour les animaux). …
Le glyphosate est source de nombreux procès, jugements très lourds en 1ère
instance, souvent allégés par les instances supérieures.
1899, invention de l’aspirine par Bayer, l’une des substances l’a plus consommée
dans le monde est aujourd’hui jugée cancérogène probable par le CIRC (Centre
International de Recherche sur le Cancer). Le même que pour le glyphosate.
Un herbicide bon marché difficile à remplacer
Les études montrant l’innocuité du Glyphosate sont déniées depuis l’étude du
CIRC en 2015.
Les politiciens sont sensibles à l’opinion publique, la France veut donc
montrer l’exemple au monde, interdiction du glyphosate aux particuliers, aux
communes depuis 2019, puis aux agriculteurs en 2021.
Faut-il vraiment écouter les citadins qui n’aiment pas le champ du coq ou
des cigales. … ?
Laisser la nature reprendre ses droits partout, voies ferrées, bords de route,
ronds-points, jardins publics, etc. n’est pas sans risques, Non la nature n’est
pas si bonne !
Retour des pestes, fin des paysages
Tous les pesticides étant progressivement mis en accusation, les pestes
prolifèrent et elles adorent la planète que nous allons laisser à nos enfants.
Buis historiques des châteaux ont été dévastés par la chenille de la pyrale,
les produits qualifiés aujourd’hui biologiques, comme le Bt, n’en viennent pas à
bout.
Certains monuments, dont château de Versailles, bénéficient de dérogations
pour utiliser des pesticides interdits en agriculture. Comprennent qui pourra !
De nouvelles recherches sont en cours qui se fondent sur les
mécanismes de défense naturelle, en moyenne il faut tester 160 000
molécules, des dossiers d’homologation qui prennent plus de 10 années, des
millions d’€ d’investissement.
La recherche s’effectue tous azimuts, dans une course de vitesse entre
interdiction de certains pesticides et multiplication des menaces sur les
cultures. Insectes auxiliaires (coccinelles …), animaux renards ou belettes
(considérés nuisibles) éliminent des milliers de campagnols.
Les pesticides destinés à l’enrobage des semences sont interdits, il existe
bien des alternatives en micro granulés à déposer pile dans le rang à côté de
la graine de semis, ce qui suppose des machines ad hoc, donc investissement.
Le consommateur est-il prêt à payer le surcoût ? Posons la question aux
Gilets jaunes !
Trouver des solutions de rechange
Est-ce que les maires, au lieu de multiplier les arrêtés anti-pesticides qui
ouvrent la voie aux infestations, ne devraient pas plutôt cesser de rendre
constructible des terrains situés au cœur du parcellaire agricole… pour
empêcher ensuite les agriculteurs de travailler ?
Tout ressemble à une politique du doigt mouillé qui faseye (battre au vent)
au gré de l’opinion publique.
Les techniques de détection des résidus permettent de trouver la valeur d’un
sucre dans une piscine olympique. En proportion, nous nous appliquons sur la
peau bien plus de substances qui peuvent être nocives pour notre santé qu’un
agriculteur s’autorise sur ses cultures.
En passant au crible chacun de nos gestes, nous serions horrifiés par les
risques encourus.
Dans une France qui bat les records de longévité, les Français sont devenus les
procureurs de leur agriculture.
La science, la médecine, l’agronomie ne doivent pas cesser de progresser,
quitte à remettre en question nos certitudes.
Des chercheurs français ont ainsi mis au point un herbicide naturel puissant
(radulanine), il faut du recul pour voir l’effet sur la nature.
Les paysans français ont le sentiment d’être dindons de la farce quand
l’Europe signe le CETA, et peut-être le Mercosur, accords qui aboutissent à
autoriser l’importation de produits qui ne respectent pas les normes
européennes.
Au sein de l’Europe, les normes sociales, environnementales imposées aux
producteurs français ne sont pas toujours respectées dans les autres pays. Selon
le sénateur Laurent Duplomb, 5 à 10 milliards d’€/an de produits illégaux
entrent en France.
Les 2 modes, bio et conventionnel, travaillent de plus en plus en partenariat
pour expérimenter des solutions plus naturelles, plus propres.
Chartes de bonne conduite et contrats intégrés de territoires
Contractualisées à l’échelle d’un territoire, ces chartes permettraient aux
agriculteurs et au reste de la population de se rencontrer, se comprendre, se
réconcilier.
Les organisations écologiques doivent participer.
Sensibiliser les néoruraux au travail agricole qui aiment la campagne, mais
furieux de voir travailler les paysans qui ont pourtant créé et entretiennent
le paysage. La campagne, c’est aussi les tracteurs, les porcheries, les poulaillers,
bref des machines et des animaux qui font du bruit et dégagent des odeurs.
Arrêtons de prendre les paysans pour des ignorants ou irresponsables, alors que
la compétence requise est telle, la technicité si complexe, ce que nous
ignorons probablement.
Ecouter le consommateur… sans mentir ni renier
Fruits et légumes « zéro pesticides » ! ? =
« Chacun pour soi » formuler commercialement.
Sous-entendu, mon concurrent vous empoisonne avec ses produits.
En France, le concurrent respecte lui aussi les LMR (Limite Maximale de Résidus)
autorisées.
Il faut dire la vérité en considérant le consommateur responsable et
suffisamment intelligent pour comprendre le dilemme. Veut-il une agriculture
hors sol emmaillotée pour ne pas pour ne pas voir ces satanés pesticides, ou
mieux, expliquer l’utilité des pesticides utilisés de façon raisonnée ?
La promotion du « zéro pesticides » joue sur les peurs, il faut
lire les petits caractères. …
HVE (Haute Valeur Environnementale) va dans le bon sens, le consommateur a tout
à y gagner.
Face aux attaques sociétales, le monde agricole devrait la jouer solidaire et
collectif.
9
Être bon paysan ne s’improvise pas
Toutes
les filières font leur examen de conscience. Maïsiculteurs, producteurs de
luzerne, arboriculteurs, plateurs de betteraves ont progressé dans la gestion
économe des intrants.
La majorité des agriculteurs sont des personnes informées et responsables, y
compris pour l’anticipation du changement climatique. … Nous, nous leur donnons
des leçons sur la nature !
Les explications sont souvent trop techniques (*)
pour le grand public habitué à tout remettre en question.
(*) Exact, expérience perso domaine installations eau
potable, mêmes incompréhensions par manque de connaissances sur le sujet. Pour
faire semblant de suivre, ou d’avoir 107 ans d’expérience, intervient « l’homme
qu’a vu l’homme. … ». Et le problème est évacué, (donc résolu
dans « l’obscurantisme »). Pourtant dire « je ne sais
pas » permet d’apprendre !
Le paysan parle d’efficacité et performance, le grand public comprend productivisme.
Vers des tracteurs intelligents
L’insécurité climatique, économique, politique est le quotidien du paysan.
Des sommes considérables sont investies dans l’agriculture connectée, binage de
précision, robotique, capteurs divers et variés dans tout ce qui peut remplacer
la pénibilité d’antan.
Après une vie professionnelle à concevoir des moutons à
5 pattes robotisés pour supprimer des tâches réplétives sur les lignes
d’assemblage de mécanismes, ça me plairait bien de recommencer une autre vie
dans un autre domaine que l’industrie automobile ou nucléaire !
Les nouveaux agriculteurs sont de plus en plus diplômés, maîtrisent des
technologies les plus avancées.
Surtout, s’ils peuvent travailler en CUMA pour rentabiliser des investissements
lourds, n’hésitent pas à acquérir les nouvelles machines du futur à
« hautes » technologies embraquées qui contribuent au respect de la
nature.
Ces hautes technologies sont également utilisées en élevage, l’informatisation semble également contribuer au bien-être des animaux.
Le risque d’une agriculture déshumanisée
Mais ces machines coûtent chères, et nous rendent dépendante de la Chine et des
Etats Unis.
L’utilisation est délicate et chronophage, combien de zones blanches où débit
d’Internet insuffisant. Et en Afrique où la majorité des paysans n’a pas
toujours accès à l’électricité !
Ces machines sont formidables pour imaginer une agriculture propre,
écologiquement parfaite, pilotée à distance depuis des bureaux urbains, des
plaines désertées où des robots s’activent, des animaux élevés dans des usines
verticales. …
Anecdotique :
Dans n’oubliez les paroles, sortie d’opportunité de Nagui à un producteur de
fraises et tomates candidat « Plutôt que de multiplier les fermes de
1 000 vaches, mieux vaut multiplier les exploitations agricoles à taille
humaine ». (Taille humaine cités dans cet ouvrage : 80 ha, 50 vaches.)
Rien ne remplace le bon sens paysan
Cette vision futuriste de l’agriculture robotisée à outrance est inquiétante. Le
bon sens (l’expérience) du paysan reste indispensable, sa présence physique, sa
capacité d’évaluation, gestion de l’inattendu ne peuvent être dématérialisées.
Le paysan rend un territoire vivant, humanisé, avec sa famille entretient,
voire façonne le paysage.
Voilà pourquoi il ne faut pas décourager les bergers en livrant la campagne aux
loups, nous ne sommes pas dans des grands espaces de nature sauvage. Les
moutons entretiennent nos alpages.
L’irrigation,
une absolue nécessité
Le changement climatique accentue l’intensité des sécheresses, irriguer c’est
prévoir, dans l’histoire, l’irrigation a toujours été déterminante pour assurer
la prospérité des civilisations.
La pluie tombe différemment, abondante lorsque l’on n’a pas besoin,
insuffisante en période où le foin et les cultures doivent pousser. Il faut
donc la stocker quand elle tombe.
Ne plus gaspiller l’eau souvent considérée inépuisable, d’autant plus
que les utilisateurs ne la payent pas. Elle est largement subventionnée,
comme l’électricité des pompes.
Mais, fini le temps où on arrosait avec prodigalité, une meilleure connaissance
du besoin des plantes a permis de réduire de moitié la consommation d’eau.
Stocker l’eau
La construction de réserves d’eau s’impose, encore faut-il que les populations
acceptent !
Les certitudes des uns suscitent l’indignation, puis création de « Zone
A Défendre ». …
Oui, l’amnésie fait son œuvre : hier, on savait qu’il fallait réguler les
inondations dévastatrices, Durance, Loire, Bas Rhône, canal de Provence, etc.
Ce qui a permis l’irrigation des cultures.
Personne ne se souvient plus de l’avant. Il existe une vision figée des
écosystèmes à ne pas modifier, alors qu’ils évoluent perpétuellement sous
l’action de forces diverses : interventions ’humaines, changement
climatique, nouvelles espèces (dont le SARS-CoV-2).
Rappel : « Celui qui oublie son passé
est condamné à le revivre ! »
Aujourd’hui, seuls, les pays autoritaires peuvent se lancer sur de grands
travaux de retenue d’eau.
Le végétal détient les promesses de la transition écologique, ne serait-ce pas
le moment d’y penser, savoir comment on s’y prend pour stocker l’eau douce
nécessaire aux plantes.
Sa majesté le maïs
France, 1er producteur européen, remplacer le maïs par du sorgho
moins gourmand en eau ne tient pas compte des gros avantages du maïs sur le
sorgho.
Il existe des milliers d’utilisations du maïs, alimentation, chimie verte,
l’énergie, les fibres !
Maïs déifié par les Mayas.
Les champs de maïs forment une muraille végétale, abrite une biodiversité,
faible indice de traitement. … Servent
de coupe-feu quand les résineux s’embrasent.
Cultiver le maïs, c’est nourrir l’humanité en économisant des terres, tout en
captant des gaz à effet de serre, le maïs répond aux exigences du
développement durable.
Anticiper le changement climatique
Une prairie, un vignoble, une forêt jeune bien gérée sont des infrastructures
écologiques de 1er plan.
Bien que la ressource en eau de la planète reste constante, elle devient de
plus en plus erratique.
La Mer de glace allait jusqu’à Lyon lors du petit âge glaciaire, (14ème/ 19ème env.), elle est en
recul depuis le début du 19ème, avant même le début de la révolution
industrielle.
Il faudra gérer la ressource en eau avec intelligence, cela demande des
investissements à faire aujourd’hui.
L’agriculture figure au cœur de cette anticipation, implantation de prairies =
lutte contre ruissellement et épuration des sols, entretenir les fossés (*) pour que l’eau puisse s’écouler lors des
intempéries, implantation d’arbres = entretien l’humidité et lutte contre
l’érosion.
(*) Idée locale d’écolos de salon, ne plus arracher les
plantes qui poussent dans la canalette pour ne pas tuer les petites bébêtes. … Ou pour que l’eau
croupisse en aval du lavoir et se retrouver dans l’état vers 1850 (eau
verdâtre) ?
L’agriculteur n’irrigue pas pour gaspiller, une tâche qui coûte chère,
le temps des subventions massives est terminé.
Paysan, un sacerdoce… ou le plus beau métier du monde ?
Être paysan ne s’improvise pas. Il faut être bon partout, agronome,
météorologue, stratège, commerçant et communication.
L’agriculteur doit aussi connaître les normes du marché. Toute exploitation
professionnelle encourt la fermeture administrative si elle déroge à la
réglementation.
L’activité agricole doit être un bonheur, celui d’exercer le plus beau métier
du monde, pas un sacerdoce !
10 Permaculture,
agroécologie, retour en arrière ou solution d’avenir ?
Quelles
agricultures pour demain ? Les chapitres précédents montrent la nécessité
d’une agriculture compétitive pour nourrir le monde, et les limites de
l’agriculture biologique.
La vocation du travail agricole est d’abord nourricière.
Une belle solution locale n’est pas forcément généralisable.
L’aimable jardin foisonnant de l’amoureux sincère de la nature ne se prête pas
forcément aussi bien à une valorisation productive que la production
rationalisée.
Pour autant, il ne faut surtout pas opposer les modèles, l’un pour le plaisir,
l’autre pour en vivre et nourrir autrui.
En Europe, on voudrait faire de l’agriculteur un doux jardinier de la
nature, laisser les services environnementaux prendre le pas sur l’activité de
production de nourriture serait une erreur.
L’enherbement de vignes et vergers a des avantages certes, mais peut aussi
abriter une faune indésirable, c’est au paysan d’aviser en toute sérénité.
Apologie du retour à la terre
L’agroécologie, la permaculture, l’agriculture « régénérative » ou
tout autre jargon, les fermes ainsi crées présent de prime abord un visage
enthousiasment en promettant des alternatives au productivisme tant décrié. A voir sur la durée ?
Le monde d’hier était un monde de paysans pauvres.
Pour nous, mais pas pour toute une partie de l’humanité, personne n’est prêt à
renoncer aux facilités de la vie moderne, à la diversité d’une alimentation
venue du monde entier.
Il faut des énergéticiens, des ingénieurs, des industries, des mines, des
carrières, de la recherche, des médecins, des informaticiens, un ensemble de
métiers qualifiés, non seulement pour faire tourner le monde, mais aussi
anticiper et préparer les mutations futures.
Ceux qui choisissent de vivre en rupture avec la modernité technicienne n’en
subissent pas les conséquences les plus cruelles !
S’ils tombent malades, l’hôpital est là pour les soigner.
Si les limaces dévorent les salades, le supermarché vous tend ses bras
prodigues.
Une ruralité idéalisée
Moins les citadins connaissent le travail de la terre, plus ils sont nombreux à
avoir envie de s’y consacrer.
Certes, il existe des niches à forte valeur ajoutée, plantes aromatiques et à
parfum, fruits et légumes anciens, fromages produits à la ferme. … Ce sont de
belles activités qui répondent à un besoin touristique, font vivre des
territoires. … Bien qu’admirables et respectables, elles ne doivent pas être
érigées en dogme.
Les agriculteurs d’aujourd’hui ont dû pour s’en sortir prendre un travail de
salarié à l’extérieur, généralement l’épouse.
Un quart des chefs d’entreprise agricole sont des femmes, certaines ont repris
courageusement l’exploitation après la disparition de leur conjoint. D’autres
ont décidées de créer leurs propres activités.
Une exploitation sur deux ne trouve pas de repreneur, le coût du foncier et de
l’installation sont trop élevés.
De nombreux territoires où des exploitations bio, circuits courts,
pluriactivités…., ne sont plus considérés comme agricoles, donc pas d’aides,
notamment européennes.
Les fantasmes de la permaculture
Un micro-maraichage intensif qui magnifie l’art du potager.
La productivité est souvent très élevée, repose sur un travail intense,
association agronomique judicieuse, travail soigneux du sol, intrants
organiques à partir d’animaux, tels ces canards censés vous débarrasser des
bio-agresseurs traditionnels. Tout aussi intensive que celle de la révolution
verte des années 1960, mais sans les engrais chimiques de l’époque.
A titre perso, fils d’artisan (quand la météo était mauvaise)
ou de paysan (quand la météo était propice), parti en ville pour gagner ma vie
et manger du poulet aux hormones…, étant maintenant à la retraire et avec
l’aide d’Internet, je me suis lancé dans le potager du paresseux (paillage
permanent tant que possible, travail de la terre à la grelinette), ça
fonctionne à titre expérimental et pour le plaisir. Pour en vivre et faire du
commerce ?
Et problème de manque d’eau dès la mi-juillet !
Un mode de production médiatique
Conviés à venir admirer la réussite du projet, les médias s’enthousiasment
devant les tomates magnifiques, obtenues bien sûr sans pesticides, et parfois
même sans eau, les jardins suspendus croulant sous le poids des productions.
Personne n’organise de visite quand les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Une partie croissante des médias, oubliant les règles de neutralité et
d’objectivité du journalisme, concurrence ainsi les réseaux sociaux dans la
promotion d’idéologies agrariennes.
Certes, il existe dans des grandes villes des activités de maraichage remarquables
comme la ferme de Gally en région parisienne et bien d’autres.
Parfois très innovantes qui concilient l’agroécologie et le « digital
farming ». Des fermes verticales, usines à salades ou à champignons qui se
jouent des aléas climatiques. …
Une durabilité conditionnée à de fortes subventions
La question se pose aussi de la durabilité des projets conçus comme des
vitrines idéologiques, auxquels les pouvoirs publics ou investisseurs privés
consacrent des sommes faramineuses. Le coût du radis devient prohibitif même si
personne ne paie le prix…
La vitrine Terre & Humanisme fait appel aux dons, ce à quoi un agriculteur
conventionnel n’oserait se livrer.
Ces vitrines restent des niches.
« La permaculture fascine les littéraires qui ne connaissent pas l’agriculture.
… » selon une étudiante vénézuélienne de l’auteure,
qui pourtant y a cru dur comme fer avant de constater combien il y avait
d’écart entre le discours et la réalité.
Agroécologie : réintroduire de la complexité… jusqu’où ?
Selon le site de l’Agriculture française, l’agroécologie est « Une
façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur des
fonctionnalités offertes par les écosystèmes ».
Outre le flou de la définition, en creux laisse accroire que l’agriculteur
conventionnel est un imbécile, incapable de comprendre les écosystèmes.
Comme la permaculture, l’agroécologie est un terme valise destiné à rendre
heureux tous ceux qui la vantent.
Pour faire simple, l’agroécologie consiste à créer de la biodiversité en
réintroduisant l’arbre, les haies, des bosquets dans le parcellaire. Ainsi on crée des gites pour une faune
auxiliaire qui permet de lutter contre les infestations parasitaires.
Mise en œuvre complexe à adapter au cas par cas généralement testée par des chercheurs.
Un jeune pommier supporte mal la concurrence végétale, une rangée d’arbres peut
faire de l’ombre à des céréales. Par exemple le maïs est une usine à oxygène
qui transforme du soleil en biomasse, le faire pousser à l’ombre ne donne pas
grand-chose.
Valoriser l’agroécologie
L’agroécologie s’inspire d’un savoir ancien, tout en les dotant des acquis
agronomiques. On réinvente par exemple les « trois sœurs »,
civilisations précolombiennes, le maïs, le haricot qui s’enroule sur le maïs,
la courge en couvrant le sol empêche les mauvaises herbes. Pratique connue en Bresse avec le maïs de pays qui sera
remplacé par du maïs hybride, graine enrobée de pesticides, avec un rendement
bien supérieur. …
Les cultures intermédiaires (légumineuses) permettent de fixer l’azote
dans le sol et de se passer d’engrais minéraux.
Mais tout paysan fait ses calculs : l’agroécologie suppose un travail
supplémentaire qui n’a de sens que s’il peut être rentable.
Il est possible d’imaginer les
récoltes des trois sœurs autrement que robotisé avec une main-d’œuvre
nombreuse ? Et charme d’antan de dépouiller les épis de maïs à la main !
Un trieur optique permettant de séparer les graines de maïs des graines
d’haricots, il reste à résoudre la récolte des courges au sol. C’est plus qu’un
mouton robotisé à 5 pattes qu’il faut inventer !
Les agriculteurs dénoncent presque tous les leçons de nature qu’on leur donne à
partir d’expériences réalisées dans des conditions totalement différentes du
plein champ.
Et quelle profession est prête à sacrifier 5% (implantations d’arbres et haies)
de ses biens à l’intérêt général ?
Des programmes vitrines
L’Andalousie tente désormais de se doter de critères durables, dans la gestion
de l’eau notamment. Mouvement Alvelal né en 2014.
En Hollande, autre fondation privée : Commonland, 26 M€ pour moins de 300
exploitations.
Rendement du seigle, 1,2 T/ha, à peine
plus qu’en Afrique. Rapporté aux sommes perçues, le prix est prohibitif.
Certes, d’autres services sont rendus, combien vaut une colline reverdie ?
La nourriture des balcons
Inventer des systèmes de nourriture en ville, valoriser les friches, les fermes
verticales, promouvoir la permaculture… aujourd’hui, l’innovation agricole
foisonne, c’est une bonne chose.
Les milieux urbains dispo occupent moins
de 1% de la superficie de la planète libre de glace, ne suffiront pas
l’humanité.
La nouvelle agriculture doit être productive, régénérative, mais aussi
rémunératrice pour le producteur.
Le foisonnement des initiatives ne doit pas masquer cette règle d’airain,
nourrir le monde.
Les services environnementaux ne doivent pas évincer la vocation nourricière de
l’agriculture conventionnelle.
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11 Services
environnementaux ou vocation nourricière
Être agriculteur ne s’improvise pas, les
grands syndicats agricoles demandent que soit reconnu un statut agriculteur
professionnel pour se distinguer des aimables amateurs désireux de réinventer
la campagne.
Le métier d’agriculteur diffère fondamentalement (gestion et réglementations)
de ceux qui attendent un mieux-être dans une nature sublimée.
Si plus personne ne veut acheter des œufs de poules en batterie, ce mode de
production sera abandonné, si le consommateur réclame du bio, il faut se
convertir, le marché est le juge de paix.
Le bon agriculteur n’est pas réfractaire ou hermétique, il est un stratège à
l’écoute du marché.
Spécialistes vs militants
A côté des agriculteurs professionnels, des personnalités en rupture avec le
monde urbain, viennent expérimenter un nouveau mode de vie paysanne.
D’autres, issus du monde agricole, ayant vu trimer leur parents, veulent
inventer une autre façon de produire.
Le verdissement et ses limites
De plus en plus les Etats sont en quête de respectabilité environnementale et
des crédits « verts » d’accompagnement. Leur volume ne cesse d’enfler
à l’internationale, en Europe, la PAC va dans le même sens.
Beaucoup de lacunes dans ces crédits « verts », dont marché du
carbone, avec cabinets spécialisés, et qui a même ses mafieux capables de jouer
sur les différentes législations et de faire fortune.
Ne pas refaire de la nourriture un luxe
L’agriculture conventionnelle donne 7 T/ha de blé ou 10 T/ha de maïs en
économisant des terres, donc forêts ou zones naturelles, comment s’accommoder
d’un rendement inférieur en bio ? Combien d’ha en plus nécessaires ?
Qui acceptera que la nourriture revienne une denrée de luxe ?
Aujourd’hui, quand un produit alimentaire s’affiche local, bio, + signe qualité
(AOP ou IGP, Label rouge), c’est mistral gagnant. Quels et combien de
consommateurs potentiels ?
Les amapeurs (AMAP) dépendent d’un petit nombre de militants prêts à cuisiner
des produits de saison.
Prétende que la soupe maison ne prend pas plus de temps qu’à partir d’une
brique de soupe, c’est se moquer du monde.
L’exemplarité agricole de la Bretagne
La Bretagne est particulièrement critiquée, à tort, la Bretagne est la pointe
de l’innovation écologique.
Aujourd’hui, un tissu de fermes familiales performantes a su se spécialiser
dans des activités nourricières et rémunératrices.
Fournit 85% des choux-fleurs, artichauts et échalotes de France, 50% des
épinards, 25 % des petits pois, haricots verts et tomates, plus de 50% de porcs
français. Etc., etc.
Les départements bretons figurent dans le top 10 des départements les plus
propres de France. 1ère place occupée par la Gironde et ses
vignobles.
Les taux de nitrates, hier élevés, se situent au tiers des normes autorisées 50
mg/litre.
On réhabilite des nitrites essentiels à la santé humaine après les avoir
diabolisés. …
Les opinions ne peuvent tenir lieu d’analyses scientifiques, des décisions
publiques peuvent être fondées sur de mauvaises raisons.
Dans la même veine, y-aura-il un « après »
Covid-19 qui tire les leçons entre la frénésie des médias et le temps long des
recherches, sérénité nécessaire à la science ?
Dans
le Finistère, on teste des filières vaches « bas carbone » (but
diminuer les émissions de méthane) nourries notamment de tourteaux de colza et
non de soja importé. Soja, souvent cause de la déforestation tropicale.
12 Une nécessité,
l’élevage
Moins
les citadins sont au contact de la nature, plus ils l’aiment, mais sans la
connaître en y projetant sensibilité, fantasmes, en idéalisant.
L’émotion devient un puissant moteur d’indignation et de mobilisation.
Le légitime souci du bien-être animal a sa légion de militants dévoués, prêts à
des actions violentes.
Radicalisation animalière
L’antispécisme se mobilise contre toute forme d’utilisation de l’animal.
En Europe, la sensibilisation des classes moyennes à la question animale
entraine une radicalisation de certains, souvent jeunes, prêts à des actions
violentes, voire meurtrières pour défendre les droits des animaux.
Baisse de la conso de viande, sauf nuggets, burgers, kebabs où c’est
l’inverse ! ?
L’humanité a toujours dressé une barrière psychique entre les animaux de
compagnie et les animaux de rente, élevés à des fins utilitaires.
Cette barrière n’est pas fixe ou la même dans le monde. …
Insectes ou vaches sacrées
Une partie du monde consomme des insectes, chenilles, vers, …, les Britanniques
n’imaginent pas manger des grenouilles ou du cheval.
Les questions religieuses et culturelles sont primordiales, l’animal y occupe
une place centrale.
En Inde, la sacralisation des vaches a pour conséquence indirecte de laisser à
l’abandon des milliers de bêtes errantes, squelettiques qui détruisent des
récoltes alors que la malnutrition atteint des records.
Utiliser des insectes dans l’aquaculture permettrait en revanche de pouvoir
nourrir des poissons d’élevage sans peser sur les ressources marines.
Des nations culturellement avancées (Norvège, Islande Japon) massacrent les
cétacés, ce qui ne les empêchent pas de se mobiliser pour la faune sauvage
terrestre via ONG contre les pratiques jugées inacceptables des peuples traditionnels
dès lors qu’il s’agit de lion ou d’éléphants. …
Or, l’élevage, c’est précisément ce qui évite de considérer la nature comme
un vaste stock de nourriture inépuisable.
L’aquaculture est à la pêche, ce que l’agriculture est à la chasse et la
cueillette.
Les poules, les œufs et nous
En France, les végans ne représentent que 0,5% de la population, mais leur
influence et leurs campagnes brutales convainquent de plus en plus de personnes
de limiter la consommation de viande. Les végétariens touchent une personne sur
dix dans les pays développés.
Les classes moyennes occidentales, en particulier les jeunes, s’engagent dans
une seconde transition alimentaire qui voit régresser la consommation de
protéines animales au profit de légumineuses.
Ce mouvement de fond mérite d’être entendu, respecter le vivant, se réconcilier
avec la nature.
La plupart des consommateurs ne veulent plus d’œufs de poules élevées en
batterie, ils ont les moyens d’assumer le surcoût, prix max en bio 2,40 €/kg
contre prix mini 0,95 en cage.
Or la protéine d’œuf, miracle d’équilibre nutritionnel, doit rester accessible.
La France, championne d’Europe, production 15 milliards d’œufs, la Chine
absorbe 40% de la production mondiale.
Le syndrome NIMBY (Pas chez moi !)
La filière avicole vit un grand chamboulement, sortir plus de la moitié des
poules en cage d’ici 2022, c’est en bonne voie, effort colossal qui a un coût
important pour les éleveurs. Tant mieux pour tout le monde…. Si le marché
absorbe ces œufs plus chers.
Si dans les années 1960, nous sommes arrivés aux poules en cage, 2 bonnes
raisons :
- Baisser le prix l’œuf en rationnalisant l’aviculture pour répondre aux
besoins.
- Sanitaire, le confinement permet de limiter les contaminations aux
salmonelles.
En plein air la pression parasitaire est plus forte.
Les poulaillers en plein air sont grands consommateurs d’espaces, avec le
risque de déplaire dans les campagnes, où le syndrome NIMBY (pas chez moi)
touche particulièrement les néoruraux. … Et le cheval (avec ses crottins et
mouches) de retour en viticulture (biodynamie) dans le
Jura ! ?
Améliorer la gestion environnementale des élevages
Beaucoup assimilent l’élevage intensif au mal absolu, pourtant le meilleur
moyen de contrôler l’aspect sanitaire d’un cheptel, de produire de façon
optimale, de valoriser les effluents en produisant de l’énergie, le bilan
carbone est meilleur que celui d’un élevage à l’herbe.
Suivant le référentiel adopté, les solutions seront totalement différentes.
Les élevages porcins et avicoles
travaillent à réduire leur impact environnemental, optimise l’alimentation des
bêtes, il y a 20 ans : 270 kg de nourriture pour un porc de 115 kg,
aujourd’hui 240 kg. Optimise la consommation d’eau et d’énergie. … Unité de
méthanisation à la ferme, projet de méthanisation sans épandage. …
En matière de bien être animal, il faut être prudent, savoir si la vache
préfère l’humidité des prairies et le froid ou si elle préfère la nourriture à
l’abri et se faire traire par un robot quand elle en éprouve le besoin ?
Terre comtoise a lancé un programme de soja français sans OGM (sans
déforestation). ..
Sortir les poules, rentrer les légumes
Pour les poules, il existe un compromis entre la batterie (sûre) et le plein
air (aléatoire) : la volière, poules confinées pour leur sécurité et la
nôtre, mais dans un grand espace. Sauf que les ONG veulent en réalité
l’abolition de l’élevage.
L’opinion publique, sensible au ressort de l’émotion, exige l’œuf de plein air,
et les industriels, indifférent aux contraintes techniques, pressurent les
producteurs.
La survenue d’une crise sanitaire changera le regard des médias, donc des
consommateurs.
On découvrira soudain le scandale des œufs de poules en plein air qui a rendu
les œufs plus chers et moins sûrs.
Après avoir sorti (*) les poules, on les fera
rentrer (*), comme on fait rentrer les légumes
sous serre dans le « zéro pesticides ».
(*) Ouvrage écrit avant
l’épidémie de la Covid-19, clin d’œil aux Confinis de Pierre Perret :
« Confinés, déconfinés, puis reconfinés » !
Affaire
du fipronil
en 2017, (antiparasitaire utilisé également pour les animaux de compagnie), a
secoué l’Europe, des traces infimes retrouvées dans des œufs, risque chimique
proche de zéro, néanmoins a causé l’abattage de millions de poules sans la
moindre protestation, lorsque pense que sa santé est en jeu, le bien-être
animal : oublié.
D’autres cas d’abattages cités dans ce paragraphe dont
en 2000, nous redoutions l’ESB (maladie bovine), les gouvernements
européens en ont profité pour réguler en décrétant d’abattre tout le cheptel
pour une seule bête malade, ou suspectée de l’être. Certains éleveurs bouleversés
se suicidèrent. …
L’élevage, allié de la planète
Faut-il cesser de manger de la viande pour sauver la planète ?
Bannir sa consommation n’accroîtra ni les terres cultivables, ni la
disponibilité de l’alimentation mondiale : les terres médiocres ou
difficiles d’accès, prairies, alpages, etc. occupent 3,4 milliards d’ha où
seuls les animaux peuvent les valoriser. L’élevage fait vivre 2 milliards de
personnes dans le monde. …
Priver les éleveurs de leurs troupeaux les ferait basculer dans le camp des
malnutris.
Les vastes prairies au sens large ainsi entretenues sont indispensables, non
seulement pour notre santé, mais aussi pour celle de la planète. On peut
ajouter pour la beauté des paysages.
Comment ferait la culture bio sans engrais organiques ? Bio et
véganisme ne font pas bon ménage, il faut choisir. … Que deviendraient les
éleveurs du Jura, leurs fruitières, les affineurs, toute une filière qui
valorise des milieux difficiles en enchantant les touristes.
Des pauvres avides de protéines animales
La surconsommation de viandes n’est pas bonne pour la santé, idem pour l’abus
de cuisson au barbecue, et la charcuterie en salaison déclarée cancérogène
probable par le même organisme à propos du glyphosate.
En France la conso de viande a diminué de 15% depuis 1990, le coût y joue un
rôle important.
La monotonie de l’alimentation des pauvres entraine des retards de croissance
et autres carences qui affectent 2 milliards de personnes dans le monde.
Partout la consommation de protéines animales est considérée comme un
indicateur de sécurité alimentaire.
Que l’on refuse de consommer de la viande issue d’abattoirs ou élevages non
respectueux du bien-être animal est louable, mais appeler à la généralisation
du végétarisme est un réflexe de nantis qui ne tient pas compte des réalités du
monde, ou nous nous en fichons.
Bannir l’élevage ?
Un crime contre la transition écologique et contre l’humanité
En France, les prairies occupent 14 millions d’ha, soit la moitié de la SAU
(Surface Agricole Utile), permettent de valoriser des terres de second choix,
jouent un rôle essentiel dans au 5 domaines : Entretien Biodiversité,
Ouverture et Qualité Paysages, Sols enrichis en matières organiques, Lutte
contre les Incendies en régions sèches, et Résilience face au Changement
Climatique.
En France, les prairies stockent 20% du CO2 (forêts 40%). Ne choisissons pas
des systèmes moins productifs, le bio nécessiterait de déforester
pour maintenir le même niveau de production, ne bannissons pas l’élevage
qui nous priverait de ces remarquables structures agroécologiques.
Certes, les vaches émettent du méthane, les prairies compensent.
Excellent convertisseur de céréales
Le porc et le poulet, 1ères viandes mondiales, produisent très
rapidement des protéines animales de qualité nutritionnelle supérieure aux
protéines végétales.
Avec 100 kg de maïs, on obtient, 1 000 œufs, ou 80 Kg de volaille, ou 60 kg de
porc.
Quant aux bovins, il transforment l’herbe impropre à la nourriture humaine en
nourriture de 1er choix. Le
lait indispensable aux jeunes enfants.
Respecter le travail des éleveurs
Les syndicats d’éleveurs adoptent tous les chartes de bonnes pratiques
d’élevage. Un modèle de ferme familiale comme en France n’a pas attendu de
telles dispositions pour se préoccuper de la santé de leurs bêtes. Pour
qu’un éleveur aille bien, il faut que son élevage se porte bien.
En raison des difficultés du métier,
présence 24/24h, mal rémunéré, idolâtrie urbaine des bêtes sauvages qui
dévastent les troupeaux dans les milieux difficiles, des éleveurs mettent la
clé sous la porte. La France se céréalise avec des rendements moindres sur ces
terres devenues disponibles. La friche gagne des régions, les chemins de moyenne
montagne se ferment aux promeneurs. Ils peuvent se consoler pensant que le
loup a gagné, jusqu’au jour ils ne pourront plus randonner car inaccessibles,
voire dangereux.
Les éleveurs sont d’intérêt général, respectons leur travail.
Un besoin crucial de lait
La fluctuation des cours, la concurrence internationale, parfois les critiques
sociétales n’arrangent pas les 300 000 éleveurs français et les quelque
800 entreprises de transformation.
Les potentialités du lait sont loin d’être exploitées. La coopérative Ingredia,
(A l’origine en 1949 Prospérité fermière), est pionnière du cracking du lait (fragmentation
en nutriments de 1er choix), devient ainsi 3ème
acteur mondial.
Sportifs, diabétiques, personnes âgées atteintes de fonte de la masse musculaire,
lutte contre le cancer…. Les applications Ingredia sont innombrables.
Ingredia a fait de l’écologie et du développement durable ses priorités, la
directrice travaille en partenariat avec WWF et Welfarm (Protection mondiale
des animaux), crée des filiales au Canada, USA, et Singapour, ouvert une ligne
bio, …
Être bon dans tous les domaines… et continuer de progresser
C’est exactement cela, la 3ème révolution agricole, cocher toutes
les cases.
Bannir l’élevage serait donc un crime contre la nature et l’humanité….Passage très intéressant à retrouver dans le livre.
A
l’image d’Ingredia et de bien d’autres coopératives et de syndicats d’éleveurs,
en France comme partout dans le monde, se mettent en place des critères très
exigeants de durabilité et de bien-être animal.
Les éleveurs ont besoin de consommateurs exigeants bien informés et de
partenariat intelligents avec la société civile.
Continuer à progresser
Le chantier est loin d’être terminé. Lecture du livre
conseillé pour cette conclusion.
Ne plus castrer les porcs à vif … Pratiquer le sexage des œufs … Le
gavage ?
Sélection génétique (Bovins sans corne) comme le fait une coopérative bretonne
Evolution.
Privilégier les animaux élevés près de chez soi.
Choisir des produits dotés d’indications de provenance.
Privilégier agriculteurs et entreprises transparente (traçabilité et qualité).
Accepter le surcoût de cette transparence, dont pour la race limousine et
charolaise.
Les éleveurs ne peuvent pas s’en sortir si le travail n’est pas suffisamment
rémunéré.
Qui va mettre fin au mode d’abattage rituel.
Les combats de ONG font souvent l’impasse sur ce point ?
Pas folle la guêpe, mieux vaut s’attaquer aux plus faibles que soi.
Soulever l’écran de leurs campagnes de communication. (Qui les
financent, dans quel but ?)
La pureté des militants laisse place à d’autres logiques, beaucoup moins
désintéressées.
Fin page 246
La quinzaine
des dernières pages de ce livre ne peuvent pas se résumer :
Petit
bréviaire de la troisième révolution agricole. Pages 247 à 255
(Ou autre manière plus condensée pour résumer ce livre.)
Pistes
bibliographiques. Pages 257 à 260
D’où « Copier-coller »
de ces pages ci-dessous.