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Publicité Lip de 1934. Source Wikipédia |
Les jeunes quittent les campagnes pour trouver du travail dans les zones urbaines.
Remise en cause d'un système autoritaire par la base. C'est aussi une époque de brassage d'idées, dont mise en avant d'un système autogestionnaire.
La base étudiante est à l'origine de mai 68, la base ouvrière Lip est à l'origine de l'affaire Lip.
Wikipédia retrace l'historique de l'aventure et affaire Lip :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Lip,_l%27imagination_au_pouvoir, Extrait ci-dessous.
Date
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Événement(s)
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Références
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Des militants ouvriers de la CFTC de
Lip tentent de constituer une force syndicale capable de tenir tête au
patron, avec en tête Charles
Piaget et Roland Vittot. La première action notable est la
révélation des rémunérations, dont le montant était jusqu'alors tenu secret
car cachant de fortes disparités. Après que les fiches de paye ont été
rendues publiques, des négociations de refonte de salaires ont été faites,
devant le tollé qu'a provoqué la publication de ces fiches. Une première
grève est organisée, lors de laquelle les salariés prennent en otage le stock
de montres et l’utilisent comme monnaie d’échange dans la négociation.
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La situation financière de l'entreprise horlogère commence
à se dégrader considérablement : devant la fragilité de son usine, le
patron Fred Lip cherche alors à ouvrir son capital, et se tourne vers la
société suisse Ébauches SA ; en janvier 1967, il lui cède 33 % de
ses parts.
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Une grève particulièrement active touche l'usine
Lip : occupation des locaux, mise en place de commissions par ateliers,
refus de reprendre le travail après les négociations et tant que la grève
nationale n’est pas terminée... Quant à la situation économique de la marque,
elle se détériore toujours ; Ébauches SA acquiert 43 % du capital
et devient actionnaire principal en avril 1970.
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Juin 1970
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Les ouvriers en mécanique décident de s'octroyer une pause
de 15 minutes par heure afin de faire baisser la production, après avoir
constaté une diminution de leurs salaires.
Le 16 juin, lors d'une l'assemblée générale, 1 000 salariés décident d'occuper l’usine et de bloquer l’expédition des montres. Au bout de huit jours de grève et de blocage, la direction finit par céder et revalorise les salaires. |
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5 février 1971
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Fred Lip est « débarqué » par le conseil
d’administration, selon les vœux d’Ébauche SA qui a le monopole. Il est alors
remplacé par Jacques Saint-Esprit, un ancien secrétaire général que Lip avait
renvoyé auparavant. À cette date, la situation de l’entreprise est très
préoccupante.
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Avril 1973
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Le 17 avril, démission de Jacques Saint-Esprit et premier
dépôt de bilan de l'entreprise Lip.
Le 20 avril, création du Comité d’Action animé par Jean Raguénès ainsi que Marc Géhin. Le 26 avril, « tout peut arriver » déclarent les administrateurs, et les ouvriers baissent la cadence de production. |
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Mai 1973
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Le 18 mai, des salariés organisent une manifestation
devant le siège d’Ébauches SA, dans la ville suisse de Neuchâtel.
Le 24 mai 1973, 5 000 personnes manifestent dans les rues de Besançon. Le 28 mai, 534 Lip arrivent à l'hôtel Matignon en délégation, ainsi qu'au ministère de l’équipement. |
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Juin 1973
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Le 10 juin, l’usine est totalement occupée par les ouvriers
« pour la sauvegarde de l’outil de travail ».
Le 12 juin, le syndic et les administrateurs provisoires sont séquestrés pendant une réunion du comité d’entreprise, et des salariés découvrent une sacoche contenant des plans de licenciement ; pendant la nuit, le stock de montres, représentant environ 5 000 millions de francs de l'époque (environ 800 millions d'euros), est soigneusement caché dans des abris disséminés dans la région. Le 15 juin, 12 000 personnes se réunissent dans la capitale comtoise pour manifester ; les commerces sont alors fermés et l'évêque Mgr Lallier prend la parole devant les manifestants place du Huit-Septembre, tandis que la police les réprime sévèrement, malmenant également les journalistes. Le 18 juin, lors d'une assemblée générale, les salariés décident de remettre en route la chaîne de montage horlogère, afin de subvenir à leurs besoins financiers ; le combat des ouvriers est symbolisé par le slogan : « C’est possible : on fabrique, on vend, on se paie » : la vente sauvage de montres s'organise et les visiteurs affluent dans le quartier de Palente. Le 22 juin, l’assemblée générale crée six commissions de travail : production, vente des montres, gestion du stock, accueil, popularisation, entretien et sécurité. Par la suite, trois autres commissions voient le jour : restaurant, animation, courrier[21]. |
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Août 1973
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Le 2 août, le Ministre du Développement industriel Jean Charbonnel présente un plan de
sauvetage de l'entreprise Lip, qui s'avère être orchestré dans l'ombre par
Ébauches SA, et nomme Henri Giraud comme médiateur.
Le 3 août, refus du plan Charbonnel par les ouvriers grévistes qui se versent la première paie sauvage. Le 11 août, des négociations ont lieu entre les représentants des syndicats, le Comité d’action et Henri Giraud à Arc-et-Senans qui ne mènent à rien. Le 15 août à 5 h 30 du matin, les gardes mobiles investissent l’usine Lip, bouclent le quartier de Palente et chassent les travailleurs : l'événement fait grand bruit et de nombreuses entreprises de la ville se mettent elles aussi en grève. On note quelques débordements entre des ouvriers et les forces de l’ordre et une nouvelle usine Lip est installée par les ouvriers dans le gymnase Jean Zay, prêté à l'occasion par le maire à la seule condition qu’on n’y reprenne pas la production. Le 25 août, 200 ouvriers Lip rejoignent le rassemblement du Larzac, où des paysans manifestent contre l’armée qui les spolie de leurs terres. Le 31 août, distribution de la seconde paie sauvage au cinéma Lux. |
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29 septembre 1973
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La grande marche Lip est organisée dans les rues de
Besançon : 100 000 personnes venues de toute la France et même de
l’étranger manifestent sous une pluie battante. La situation se crispe entre
les deux principaux syndicats, la CFDT et la CGT. Claude Mercet
déclare : « Les choses se désagrègent, il faut
les reprendre en main, terminer la lutte. »
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Octobre 1973
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Le 12 octobre, les ouvriers se prononcent sur les
conclusions des négociations avec Henri Giraud : un vote est alors
organisé lors duquel la poursuite de la lutte est largement plébiscitée.
Le 15 octobre, le Premier Ministre Pierre Messmer prononce : « Lip, c’est fini ! » et des discussions ont lieu entre hommes d’affaires, sollicités par le PSU et la CFDT |
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Janvier 1974
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Claude Neuschwander, envoyé par Jean Charbonnel, a pour mission la relance
de Lip ; les 26, 27 et 28 janvier se tiennent à Dole des négociations entre José Bidegain et
les ouvriers de Lip : il est alors décidé que « l’entreprise
procédera aux embauches du personnel au fur et à mesure des besoins créés par
son développement » et 850 Lip doivent donc être progressivement
réembauchés.
Le 29 janvier, signature des accords de Dole par la délégation de Lip et restitution des 10 tonnes de matériel, ainsi que d'un chèque de 2 MF correspondant au reliquat de la vente des montres de la part des Lip. |
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Reste de l'année 1974
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Le 11 mars, après 329 jours de lutte, Roland Vittot
déclare : « Camarades, Lip vit ! Nous
lutterons tous ensemble jusqu’à ce que le dernier d’entre nous ait franchi
cette grille ! » devant de nombreux Lip et sympathisants
chantant L'Internationale. L'ouvrier Raymond Burgy
entre le premier dans l’usine, suivi des 135 premiers réembauchés qui
reprennent le travail.
Le 15 décembre, les lettres de réembauche sont envoyées aux 21 derniers Lip, mais il faudra attendre le 31 mars 1975 pour que tous reprennent le travail ; les commandes affluent et l’année 1975 s’annonce prometteuse. Mais au cours de l'année, des fournisseurs décident brusquement de ne pas honorer les commandes passées, et contrairement aux accords signés, le tribunal de commerce de Besançon astreint Claude Neuschwander à payer les 6 millions de dettes de l’ancienne entreprise, auprès des fournisseurs et ce pratiquement du jour au lendemain. En mai 1974, la régie Renault, entreprise nationalisée, retire subitement ses commandes, et les industriels horlogers du Doubs largement soutenus par Edgar Faure, s’opposent alors à une aide de l’État; les banques refusent d’apporter les 4 MF réclamés ; Claude Neuschwander demande l'aide de son conseil d’administration qui refuse de lui tendre la main : c’est alors la fin de Lip. |
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Le 8 février 1976, Claude Neuschwander démissionne de ses
fonctions.
Le 5 mai de la même année, une nouvelle occupation de l'usine est organisée par les ouvriers qui reprennent la fabrication des montres pour se constituer de nouveaux trésors de guerre, à leur compte ; les salariés réfléchissent à la création de coopératives. Le 28 novembre 1977, les ouvriers forment Les Industries de Palente, nommées communément Lip ; les coopératives sont au nombre de six : mécanique, horlogerie, restauration, bois et tissus, imprimerie, loisirs ; un nouveau combat commence...
Fin de l'historique source Wikipédia.
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Pour compléter l'information, quelques sources disponibles sur Internet parmi bien d'autres.
De plus montre écolo avant l'heure, fonctionne sans pile. |
Ces quelques sites Internet permettent de retracer l'histoire des Lip, en ce qui me concerne, des souvenirs concrets par l'achat de 2 montres Lip en 1976 ou 77 via les réseaux sociaux d'époque, les syndicats CFTC et CGT ayant été des relais de vente de montres, ici de Palente à la région lyonnaise, afin "de constituer de nouveaux trésors de guerre" comme indiqué dans l'article Wikipédia.
Pour la petite histoire, montre proposée à la réparation à un horloger Vallabrixois, son magasin est à Beaucaire. Il a suffit d'un nettoyage et contrôle de bon fonctionnement, elle est repartie le 3 septembre 2018. Le bracelet nécessaire au test de bon fonctionnement est de récupération. Le bracelet d'origine était incomplet.
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Publicité 2018. Marque toujours présente, mais les salariés à l'origine de ce modèle ne sont plus présents ! |
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