vendredi 1 février 2019

Fausse nouvelle


« Graine de moutarde » reçue par messagerie le 22 décembre 2018.

Ou comment s’organise la désinformation ?

Dans le doute :

Vérification de la source (d’abord) :
L'article paru dans le Bien Public 
Il s’agit d’un billet paru dans « Le Bien Public » du 25 août 2016, sous le titre « Ce qu’il fallait démontrer » signé par Franck Mauerhan qui ressurgit fin 2018 au moment des actions « Gilets Jaunes ».

Je m’apprêtais d’expliquer qu’il fallait nuancer ce qui est écrit dont 100 € de salaire brut coûte 150 € au patron, après déduction des charges salariales sur 100 € de salaire brut, il faut encore retirer 30 % d’impôt sur le revenu.

Peut-être ? Mais tout dépend du niveau de salaire (Smic ou cadre).

De plus, depuis 2016, (même depuis 2003) bien des choses ont changé pour les bas salaires : Nous ne sommes plus au 20ème siècle.
Effets réduction Fillon jusqu’à 1,6 Smic, puis

CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi), jusqu’à 2,5 Smic.



En conséquence à l’échelle du Smic, 100 € brut de salaire coûte 105 € au patron. En net, il reste 78 € au salarié.
Il n’est pas mentionné sur la feuille de paie comment est financée la différence de 105 € aux supposés 150 € cités dans l’article, c’est dommage.

Sans oublier le Post-Scriptum du 1er lien ou le paragraphe 4 du second lien.

Frank Mauerhan a travaillé (ou travaille) au journal « Le Bien Public », un quotidien régional.
Citation sortie du contexte : « On établit une théorie, puis on oblige les faits à s’y plier. » Henri Gaillard dans « La Corrida Populaire ». (C’est l’inverse qu’il faut faire, examiner les faits, puis établir une théorie corrective.)
La citation d’Henry Gaillard ne s’applique pas ou plus qu’au stalinisme, contexte de la citation, dans l’article « CQFD » du journal « Le Bien Public », l’auteur part du « Trop de charges » pour le patron et choisit des « faits » qui semblent corroborer. Ici, on pourrait parler de poujadisme peut-être ?

Petit retour en arrière :
Au 20ème siècle, l’article CQFD devait être plus proche de la réalité dans les entreprises encore dynamiques, avec peu de salaires en dessous du plafond de la Sécurité Sociale, avec 13ème et 14ème mois, prime d’intéressement, et complémentaires salariés et cadre d’un bon niveau.

Par la suite des mesures pour encourager les embauches sont prises, l’Etat compense les réductions de charges offertes aux entreprises, probablement au détriment du « social » via hausses de la TVA et rabotage des budgets liés au service public.
En même temps, le chômage de masse a contribué à tirer les salaires vers le bas, chômage de masse nourri par les délocalisations d’entreprises, dont beaucoup d’entreprises industrielles.

Depuis 2003 déjà ! : Réduction des charges salariales : http://www.securite-sociale.fr/IMG/pdf/2003-06-12-circ-tepa-reduction-fillon.pdf
Chaque année, les modalités d’application de la Loi Fillon sont mises à jour.

En 2013, quinquennat Hollande, création du CICE :
https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F31326


Le coût du CICE était de 20 milliards d’€, en 2019 ce sera 40 milliards en raison du versement plus rapide du crédit d’impôt aux entreprises, l’année précédente s’ajoute à la facture pour l’Etat.

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